Sorry pour le double post, mais la suite de The Lonely Knight debarque : Attention, ça va charkler !
Chapitre 2 : Le laboratoire sous-terrain.
Je m'éveillai d'un étrange sommeil, je ne sa vais plus quand ni comment je m'étais endormi. Ni pourquoi. Je me sentais vide.
J'ouvris brusquement les yeux. Plafond de pierre. Des bruits inconnus tout autour de moi, surement des machines. Je me redressai et scrutais la salle dans laquelle je me trouvais. Il faisait sombre. Je me trouvais dans un laboratoire remplis d'ustensiles et de machines inconnues. J'étais assis sur une sorte de table de dissection. Le laboratoire était vide.
Je me rendis compte que j'étais torse-nu. Mes vêtements étaient accrochés non loin de moi sur un portemanteau. Mes armes étaient posées à côté. Je n'étais pas attaché et mes affaires étaient à disposition. Je n'étais donc pas prisonnier.
La porte s'ouvrit et une jeune femme aux cheveux verts entra, elle portai une blouse blanche et des lunettes. Elle parut surprise quand elle me vit debout.
- Tu penses que c'est raisonnable de se lever maintenant ?
- C'est-à-dire ? répliquais-je. Comment je suis arrivé ici ? Et puis on est ou ?
- Tu es à Sybak, dans le laboratoire sous-terrain ou sont traitées les expériences spéciales. Nous t'avons amené ici car tes capacités sont hors du commun et nous intriguent. Nous aimerions si possible les dupliquer à partir de ton ADN.
- Quel sens de la franchise, ironisai-je. Quel aperçu « étonnant » avez-vous eu de mes capacités ?
- Premièrement, poursuivit calmement la scientifique, tu semblai glisser sur l'eau, et ce à une vitesse incroyable et sans véhicule.
- Oui, réalisais-je, ça je ne l'ai pas pigé non plus.
- Deuxièmement, tu a percuté une BE de plein fouet sans recevoir ne serait-ce qu'une égratignure
- BE ?
- Barge Elementale, c'est un véhicule qui utilise l'énergie des esprits originels. Celle que tu a percuté était garée, heureusement pour toi d'ailleurs.
- D'accord. Merci pour tout, indiquez-moi la sortie et je passe mon chemin. J'ai du boulot, ciao.
La scientifique m'arrêta d'un geste. Je ramassai mes affaires et commençai à me rhabiller.
- Une seconde. Murmura-elle.
- Je suis pressé ! tonnai-je
- Vous avez parlé dans votre sommeil.
Je sentais comme un piège se refermer sur moi. J'avais l'impression qu'on me manipulai. J'accrochai mon épée et mon arbalète à ma ceinture.
- Je suis très bavard au lit. Ironisai-je.
- Vous avez dis des choses très intéressantes...
La sensation d'oppression se faisait de plus en plus forte. Je posai une main sur la garde de mon épée. Je devais sortir.
- Je suis très éloquent quand je veux.
- Vous avez dit quelque chose qui me permet d'établir une hypothèse des plus intéressantes
Une porte s'ouvrit derrière moi. Instinctivement, je brandi mon arbalète dans cette direction.
- Vous savez que c'est mauvais pour les relations humaines de tourner autour du pot de cette manière ?
- Vous avez évoqué une tache dont peu de personnes pourraient avoir l'idée.
Un soldat en armure grise imposante armé d'une fourche et suivi d'une flopée de soldats dans le même équipement.
- Qu'ai-je dis ? demandais-je, inquiet.
- Vous avez dit que vous souhaitiez tuer l'Elue de Sylvarant.
- Oui, pourquoi ?
- Dans ce cas, nous sommes dans le même camp.
- Je suis pas sur de ça. Je serai dans votre camp, je vous menacerai pas à coup de guignols en armure.
Les guignols en armures grognèrent et murmurèrent entre eux. J'avais le sentiment d'avoir repris le dessus.
- Je m'appelle Kate. Je souhaiterais que vous me parliez de vous.
- Ce sera rapide ! Je m'appelle Flint Renson, amnésique de profession, issu d'une prison au fin fond d'une région glaciale. Ma spécialité est la perte de mémoire chronique. J'aime les filles brunes aux cheveux courts, les diners aux chandelles et les balades nocturnes au bord de la mer ! Voila !
- Donc vous êtes amnésique ?
- Oui.
- Et vous venez d'une prison de la région de Flanoir.
- Peut être.
- Pour tuer l'Elue de Sylvarant.
- Jackpot.
- Pourquoi ?
- Heu...
Je réfléchis : Si je lui disais la vérité, comme quoi j'avais obéi à un ordre donné par une voix inconnue sans raison aucune et surtout que je n'étais même pas sur que cet ordre soit une bonne chose... Elle me prendrait pour un schizophrène bien atteint. Je choisi une option plus sure.
- Raison personnelle.
- De toutes manières, c'est sans importance. Dernière chose : Comment connaissez-vous l'existence de Sylvarant ? L'autre monde est censé être un secret détenu par les scientifiques de haut rang, la famille royale et les espions royaux.
- Je vous l'ai dit : Je suis amnésique.
Kate soupira. Elle réfléchit un instant. J'avais faim et cette discussion me mettait mal à l'aise. Les soldats avaient disparus de la même manière qu'ils étaient venus. Et je ne voyais pas la porte qu'ils avaient empruntée. Kate me posa alors une question étonnamment anodine :
- Tu as faim ?
- Un peu ouais. Répondis-je.
La scientifique se dirigea vers la porte elle se retourna vers moi et me lança avec un clin d'œil :
- Vous aimez les brunes aux cheveux courts c'est bien ça ?
- Si elles on bon caractère seulement.
Elle appela une certaine Nora. Ladite Nora se révéla être une superbe étudiante, brune aux cheveux courts et aux yeux bleus. Elle me conduit à la cafétéria, une vaste salle emplie de tables, de chaises et d'étudiants.
Nora m'expliqua que Sybak était une cité étudiante dont l'attraction principale était le centre de recherches universitaire.
- Tu as des questions ? Tu peux me poser n'importe qu'elle question ! En général, j'ai la réponse.
- Que sont Sylvarant et Tethe'Alla ?
- Ha oui ! C'est vrai que tu es amnésique. Sylvarant et notre monde sont deux mondes liés par un flux de Mana qu'ils se disputent continuellement. Si un monde prospère en matière de Mana, l'autre décline. Pour réguler cela, il existe dans les deux mondes ce qu'on appelle le périple dela Régénération.Cevoyage consiste à ouvrir des sceaux pour libérer du Mana. Au moment ou le périple commence,la Tourdu Salut s'élève. Un Elu doit alors aller prier dans tous les sceaux pour régénérer son monde. L'existence de Sylvarant n'a pas été révélée au grand jour, aussi je te demanderais d'être discret.
Un serveur nous apporta nos plats, Nora avait commandé un risotto, quand à moi, j'avais choisi une salade de fruit et des boulettes de riz.
- Donc ma mission est d'empêcher le périple dela Régénérationdans l'autre monde ?
- C'est ça !
- C'est une sorte de... meurtre.
- Le roi n'en a que faire, si nous voulons survivre, il faut payer un prix.
- C'est vrai. Acquiesçai-je, comment le roi choisit-il des personnes dignes de confiances et capables de résister et de tuer ?
- Un tournoi va être organisé au Colisée à Meltokio, notre capitale. Les deux vainqueurs seront envoyés à Sylvarant. Evidemment, il y a une grosse récompense à la clé. Tu penses pouvoir t'en sortir ?
- Je ne sais pas... Je devrais peut être m'entrainer un peu.
- Kate dit qu'avec l'exsphere que tu possèdes, ta victoire est assurée.
- Je ne sais pas vraiment m'en servir.
- Tu rigoles ? Je t'ai vu glisser sur l'eau à une vitesse hallucinante ! Et tu t'es mangéla BEqu'on rentrait dans le garage...
Peu après, je sortis de Sybak accompagné de Kate, Nora et d'une petite fille aux cheveux roses coiffés en deux couettes. Elle trainai ne lourde hache et elle était vêtue comme un bucheron. Elle ne devait pas avoir plus de douze ans.
Kate me présenta :
- Préséa, voici Flint. Flint, je te présente Préséa.
- Bonjour Flint, répondit-elle d'une vois neutre.
- Heu... Salut.
- Préséa, Flint a un examen important et il doit s'entrainer. Alors affronte-le et ne lésine pas. Il est très fort.
- Bien. Répondit-elle de la même vois neutre.
- Et... Elle cause tout le temps comme un robot ?
- Je 'expliquerai plus tard.
- Je ressens un sarcasme. Annonça la vois neutre
- Bravo madame Irma ! D'autres prédictions ?
- Flint ! me réprimanda Nora.
- Pardon. Plus sérieusement, je dois vraiment la frapper ? C'est une gamine !
- Elle possède une exsphere spéciale, ne lambine pas ou elle s'occupera de toi.
Je regardai tour à tour Kate et Préséa... Kate me faisait plus peur que l'autre. Je tournai mon regard vers Kate prêt à demander si c'était une farce quand je senti quelque chose bouger sur ma gauche. Par reflexe, je levai mon épée et parai un coup de hache. La petite fille était en garde et me fixai.
Je bondis, épée dans la main droite, arbalète dans la main gauche.
Chapitre 3 : Lonely Knight
Préséa se jeta sur moi. Bien qu'elle soit plus petite que sa hache, elle attaquait rapidement et efficacement. Je parai tant bien que mal et ripostai de temps en temps. Mes coups étaient moins puissants que les siens. Je reculai d'une bonne dizaine de mètres. Il me fallait être plus mobile et plus rapide. Sans vraiment y réfléchir, je m'élançai violemment dans sa direction et sentit un coussin d'air me surélever un peu. Le même phénomène que sur l'eau. Je glissai à une vitesse folle et tournai autour de Préséa qui semblai perdue.
Je devais être à deux ou trois centimètres au dessus du sol. Je bougeai deux fois plus vite qu'elle et pouvait distribuer mes coups d'épée plus facilement. Je tirai un carreau et me rapprochai d'elle.
- Canon Lance de Lumière !
Aussitôt, je m'élevai en vrille, emportant Préséa dans mon sillon tranchant. Au sommet du tourbillon, je la frappai de toutes mes forces et elle s'envola.
La petite bucheronne se réceptionna sur le dos et se releva en frottant es côtes meurtries. Je m'approchai rapidement et essuyai un coup d'épaule qui me fit reculer de plusieurs mètres.
- Bête !
Par reflexe, je parvins à ne pas me gaufrer. Mon adversaire fonça dans ma direction. Elle frappa le sol de sa hache
- Destruction !
Mais je parvins à sauter au dessus d'elle, à la saisir par derrière et à caler ma lame sous sa gorge.
J'avais gagné.
- Excellent ! Merci Préséa. Cria Kate, ravie. Flint tu t'es bien défendu. Je pense que tu feras le poids au Colisée.
- Elle est forte, dis-je en désignant Préséa, elle ne se présenta pas au moins ?
- Bien sur que non ! Elle a d'autres projets. Après-demain, tu te rendras à Meltokio pour le tournoi.
Le jour tant attendu était arrivé plus vite que prévu et je découvrais la flamboyante Meltokio ! Cette ville me fascina des le premier instant ! Elle était grande et animée. On y voyait du monde de tout statut, des voyageurs, des mendiants et des bourgeois, tout était mélangé.
Nora qui m'avais accompagné me mena au Colisée pour m'inscrire.
- Votre nom ? demanda la préposée aux inscriptions
- Flint Renson.
- Votre âge ?
Improvisation totale sur mon identité.
- Seize ans.
- Votre type de combat.
- Epéiste et archer.
- Votre profession ?
Je regardai Nora... Elle sourit en se désignant du doigt.
- Etudiant.
- Date de naissance ?
- C'est mon anniversaire dans trois jours.
- Veuillez me suivre pour le contrôle médical. Le médecin royal en personne tient à examiner tous les concurrents.
Je suivi la réceptionniste dans une salle aux murs blancs. La dame me présenta à un médecin qui me fit monter sur la balance pour me peser. Puis il me fit passer plusieurs tests d'endurance et de force. Bien que je paraisse normal physiquement, il affirma que j'avais des capacités supérieures à la moyenne. Il voulait vérifier quelque chose. Il voulait savoir si j'étais un demi-elfe...
Nora s'indigna.
- Docteur, vous n'avez qu'à regarder ses oreilles ! Elles ne sont pas pointues et tous ses caractères sont humains.
- On ne sait jamais, le test est un test sanguin rapide et infaillible.
- Flint, tu es parfaitement en droit de refuser ce test !
- Laisse Nora, dis-je, si il a raison j'accepte le sort réservé à un demi-elfe quel qu'il soit, mais si vous vous trompez, Docteur, vous devrez me dédommager, ainsi que mon amie qui, vous le voyez bien en est choquée.
- Quel type de dédommagement ? demanda le Docteur sur un ton de défi.
- Faites moi rencontrer le Roi ! rugis-je.
Le Docteur s'esclaffa, il pleurait de rire.
- Bien, j'accepte votre requête !
Pendant que le Docteur préparait son mélange, il rigolai doucement. Nora m'attrapa le bras et me plaqua contre un mur, l'air furibond.
- C'est quoi cette histoire de Roi ? Flint à quoi tu joues ?
- Réfléchis... Si le Roi me connaît un peu, il se peut qu'il m'apprécie, si en plus je deviens son assassin-sauveur-de-monde, il y a de fortes chances qu'il m'accorde une faveur. Alors je lui demanderais si je peux explorer les archives voir si j'ai de la famille quelque part !
- Et si le Docteur te joue un tour et s'arrange pour que tu passes pour un demi-elfe ?
- Alors je demanderais un second test avec un docteur différent !
- Comme si ils allaient te l'accorder...
Le Docteur revint vers moi avec un sourire entendu, il me demanda de m'asseoir et m'expliqua en quoi consistait le test : Il allait prélever du sang dans mon bras et le mélanger à son mélange spécial. S'il restait transparent, j'étais humain, s'il devenait blanc, je pouvais dire adieu à ma tête.
Il riait de toutes ses dents. Il me piqua d'une seringue et l'emplit de mon sang. Il vida le contenu dans un bécher plein d'un mélange en ébullition.
La réceptionniste l'appela, il sortit en me disant que les résultats seraient visibles d'ici cinq minutes.
Le sang et le produit se mélangeaient et formaient un liquide clair et rose. Au fur et mesure, la couleur changea, et, au bout de cinq minutes je riais à gorge déployée... J'avais gagné mon pari !
Le Docteur, pas rancunier me donna une carte sur laquelle il écrivit un petit mot. Il la tamponna des deux côtés et la glissa dans une enveloppe hermétique.
- Montre ça aux gardes et personne ne pourra t'empêcher de voir le Roi. Pas même le Pontife.
- Merci beaucoup. Répondis-je.
- De rien, maintenant, va finir ton inscription.
Nora m'attendait en bavardant avec la réceptionniste. Elle fut ravie d'apprendre ma victoire sur le médecin. La réceptionniste sourit et me posa la dernière question :
- Votre pseudonyme ?
- Pseudonyme ?
- Vous pouvez choisir un pseudonyme et un blason qui vous représenterons dans l'arène.
Je me saisit s'une feuille et d'une plume et dessinait un symbole que ma main choisit elle-même, je la laissai dessiner et lorsque je retirai ma main, mon dessin me paru familier et nouveau à la fois... Il représentai un arbre gigantesque au feuillage touffu, vert et lumineux. Derrière l'arbre une épée passait en diagonale, pointe vers le bas. Autour du feuillage, des centaines de petites boules lumineuses. Je tendis la feuille à la jeune femme qui me demanda si je le voulais sur un bouclier ou sur un plastron. Je choisis le bouclier. Enfin, elle me demanda mon pseudonyme.
- Il vous faudrait un nom de chevalier, dit elle en souriant. Vous êtes tellement vaillant, risquer votre vie pour voir le roi, mon prince charmant serait comme ça...
Je ris, j'avais un nom de chevalier qui m'allait parfaitement. Je brandis mon épée, la fit tournoyer, la rangeai dans le fourreau et clamai :
- Je serais Flint Renson, le Chevalier Solitaire...
The Lonely Knight
Chapitre 4 : L'Arbre de l'Espoir.
J'entrais dans une salle remplie d'étagères ou trônaient armes de tous types. Des dizaines d'armes, de l'épée à la hache, de l'arc au grappin. Je regardai, fasciné, la quantité incroyable d'armes. Un garde en armure m'arrêta :
- Votre nom ?
- The Lonely Knight. Répondis-je.
- Bien, votre nom est sur la liste, votre amie reste dehors.
Nora me fit un petit signe de la main. Elle souriait, elle avait confiance en moi. Elle voulait me voir réussir et devenir quelqu'un de bien. Voila tout ce que disait son sourire. Je lui répondis avec un sourire qui devait la rassurer, il la fit mourir de rire. J'entendis le mot « grimace »... Elle riait aux larmes. C'était mieux comme ça.
Un tableau des combats était affiché, je combattais contre cinq personnes, pour se qualifier au second match, il fallait d'abord remporter le premier et ainsi de suite.
La salle était remplie de combattants, je ne prêtais aucune attention à savoir qui j'allais combattre. Un jeune homme entra dans la salle et demanda « The Lonely Knight ». Je me précipitai vers lui.
- Voici votre bouclier, messire. Dit-il en s'agenouillant et en me tendant une boite en fer blanc..
- Merci, mais pourquoi « messire » ? demandais-je mal à l'aise en sentant des dizaines de regards tournés vers moi.
- Vous êtes bien chevalier ?
- Non ! Pas du tout. C'est juste un pseudonyme, relevez-vous ! paniquais-je.
Le coursier se releva d'un bon, aussi mal à l'aise que moi. Il sortit, penaud. Je riais, le comique de la situation m'avait échappé au début, mais finalement, ce n'était pas si mal. Je tirai mon bouclier de l'énorme écrin. Il était magnifique.
Il avait la forme d'un bouclier d'armoiries, son fond était ocre, un peu doré, l'arbre était plus vrai que nature et l'épée magnifiquement reproduite. Les petites sphères semblaient luire. Je le posai au sol, il m'arrivait à la taille. Finalement, je le fixai sur mon bras gauche. Il était plus léger que la boite en fer blanc...
Dans la boite en fer blanc, une note.
Ce bouclier conçu spécialement pour le combat pur et dur est fait à la demande de Myriam pour son prince charmant, The Lonely Knight. Veillez, Chevalier à en prendre le plus grand soin. Ce bouclier est indestructible et fait de minerai inhibiteur et de bien d'autres matériaux précieux et rares. Il se nomme l'Arbre de l'Espoir.
Avec tout mon respect le plus sincère,
Altessa.
Myriam... C'était la fille de l'accueil ! Je me sentis rougir. Je lui plaisait, et ben zut alors ! C'était agréable et à la fois gênant.
Un bruit de cloche retentit. C'était l'appel. Tout le monde se précipita vers la porte.
Nous entrâmes tous sur le terrain, chevaliers, magiciens, guerriers et plein d'autres types de combattants se trouvaient là. Des femmes, des hommes, jeunes, vieux. L'arène était géante. Ronde, faite en pierre, du sable au centre, la ou se déroulaient les combats. Le soleil tapait fort et rendait la vue du sable insupportable
Nous étions quatorze combattants. Nous nous mîmes en ligne pour recevoir notre numéro. Je regardai mon bouclier tout neuf et rutilant. Ce symbole m'était de plus en plus familier et me disait quelque chose. Lorsque le préposé aux numéros me remit le mien, je regardai la petite plaque de cuivre.
Numéro 13.
- Bonne chance, monsieur le chevalier, ironisa une voix féminine.
- Hein ?
La jeune femme qui venait de se moquer de moi était le numéro quatorze. Elle était vêtue d'une sorte de robe décolletée violette. Une ceinture de kimono lui enserrait la taille. Elle avait les cheveux bruns coiffés en arrière. Elle avait les yeux marron. Elle devait avoir deux ou trois ans de plus que moi.
Evidemment, je ne pus résister à la provocation et partit au quart de tour.
- Merci monsieur... Ha ! Vous étiez une femme ?! En même temps, au vu de votre odeur, j'ai cru à un sanglier.
Elle voulut répondre, quand, soudain, un homme à la voix puissante annonça le début des épreuves.
- Bienvenue à vous, chers spectateurs ! Vous voici au Colisée pour assister à un tournoi différent de tous ceux que vous avez pu voir jusqu'à présent. Le Tournoi Royal ! Nous saluons la famille royale, le Pontife et l'Elu qui sont venus assister à ces combats. A l'issue de ce tournoi, pas de finale. Les deux meilleurs guerriers seront sélectionnés pour une mission spéciale dont personne, pas même eux ne connaît la nature. Êtes-vous prêts ?
Une clameur démentielle jaillit des tribunes. J'observai la loge réservée aux nobles. Le Pontife devait être le petit gros avec un visage malhonnête. Le Roi, surement le plus reconnaissable d'entre eux portait un long manteau rouge et une couronne étincelante. La princesse était quand à elle parée de joyaux et vêtue d'une robe aux tissu fin et doré. Elle gloussai aux côtés d'un jeune homme habillé en rose, arborant une dague sur son pantalon blanc. Il avait une longue chevelure rousse qui n'était pas sans me rappeler quelque chose. Son regard bleu et perçant croisa le mien. Il avait cessé de sourire comme un crétin et de draguer la princesse.
Le présentateur appela les numéros quatorze et neuf.
Je fis un sourire à ma rivale en allant me ranger dans les gradins.
- A ma gauche, Sheena Fujiyabashi, du village de Mizuho... Contre, à ma droite, Melchior Barlus, magicien vagabond.
Le Melchior était très barbu, il portait une blouse bleue et verte d'un gout bien passé. Il tenait dans sa main gauche un livre noir, et dans sa main droite, un sceptre de bois.
Sheena, quand à elle se tenait droite, une carte dans chaque main.
Cartes ? Surement de la magie...
Au signal du présentateur, le magicien planta son bâton dans le sol et envoya un éclair sur Sheena :
- Foudre !
Sheena esquiva adroitement et bondit devant l'homme et le projeta dans une myriade de cartes enflammées.
- Pyro-Sceau.
Le magicien s'envola et frappa le côté de l'arène avec son crâne. Il se releva, il saignait de la tête. Apparemment fâché, il envoya une salve de boules de feu.
- Boules de feu !
Sheena para et bondit dans sa direction, elle le frappa plusieurs fois avec ses cartes. En fait, ça avait l'air de faire mal, car le vieillard s'écroula.
- Vainqueur, Sheena Fujiyabashi ! Le présentateur semblait surexcité. Sheena nous a fait une démonstration de ses incroyables pouvoirs, elle se qualifie pour la seconde manche !
Sheena s'installa dans les gradins, derrière moi.
Je regardai encore l'Elu... Il n'avait pas décollé ses yeux de moi. Il lâcha un morceau de papier du haut de la loge surélevée des aristocrates.
Je fis semblant d'aller au WC et ramassais la papier au passage.
Une fois à l'abri des regards, je dépliais le petit rectangle de papier.
Rejoins-moi ce soir à 21 heures devant l'Eglise.
Je roulais le papier en boule, l'avalais et retournais dans les gradins.
L'Elu avait cessé de me regarder.
Le présentateur appela :
- Les numéros un et treize !
Chapitre 5 : Le discours du Chevalier...
- A ma gauche, Firmin Dracos, dit le dompteur de Dragons, et à ma gauche, Flint Renson, le chevalier solitaire, The Lonely Knight. En garde... Allez.
Mon adversaire montait un vouivre. Il portait une armure de fer et maniait une lance dont la pointe représentai un dragon. L'air de rien, j'étais légèrement dans la mouise. Il volait assez haut pour que je ne puisse pas l'atteindre en sautant... Avec mon épée... Je me saisis de mon arbalète et tirai un carreau. Je déstabilisai ainsi le cavalier.
Le vouivre était un dragon pourpre, cornu et aux dents acérées. Je décochai un second carreau lorsque le cavalier bondit à terre. Il fit tournoyer sa lance et frappa, je parai de mon épée et ripostai par un coup de pied. J'enchainai aussitôt avec un Canon Lance de Lumière. Le vouivre survolait l'arène et crachai des salves de souffle électrique. Je pouvais les stopper grâce à mon bouclier.
Le cavalier bondit dans ma direction et me frappa de sa lance, bondit en l'air et descendit en flèche dans ma direction :
- Envol du Faucon !
Il ne put descendre complètement car je le stoppai à l'aide de mon arbalète et de ses carreaux, d'ailleurs en parlant des carreaux, j'en avais de moins en moins. A peine une douzaine.
Je parai une autre salve de souffle électrique me jetais à terre, à plat ventre lorsque le vouivre descendit en piquée, toutes griffes dehors et me rafla le dos.
Je voulus me saisir d'un carreau. Je ne trouvais rien. Je regardai en l'air, le vouivre venait de balancer mon carquois hors de l'arène. Firmin se lança sur moi. Je parai sa lance, il amena son, visage prés du mien.
- Pourquoi tu combats, petit ? demanda t'il.
- Hein ?!
- Tu as bien une raison pour combattre.
Il força plus fort sur sa lance, m'aplatissant encore plus.
- Je combats pour ce en quoi je crois !
- Est tu sur de croire en la bonne cause ? Est tu sur que tes convictions soient les bonnes ?
- Bonnes ou mauvaises... Des convictions restent des convictions !
Je me dégageai, bondit en arrière, et lançai mon arbalète dans son visage. Firmin esquiva et bondit sur le dos de son dragon. Il s'envola.
Je pris de l'élan et commençait à glisser sur le sol. Prenant peu à peu de la vitesse, je fis le tour de l'arène, de plus en plus vite.
Il allait voir ! J'allais lui apprendre à juger les convictions des autres. Je bondis et me portai à sa hauteur. Il ouvrait de grands yeux incrédules. Toute la foule en bas était ébahie. Seul l'élu ne semblait pas étonné. Je frappai la tête du dragon de mon épée et giflai Firmin de mon bouclier.
Je retombai sur le sol avec facilité. Firmin roula en tombant mais se releva et me fonça dessus en un éclair. Il frappa de sa lance, je parai et maintint son arme contre la mienne.
- Et toi ? rugis-je, qui est tu pour juger ce qui est bien ou mal ?
- Hein ?!
- Peut être que juger c'est mal ! Est tu vraiment sur que ce que tu fais est bien ?
Je vis ses yeux s'agrandir au travers des fentes de son casque. Je fit tournoyer mon épée et sa lance quitta ses mains pour finir dans les gradins. Je frappai plusieurs fois son épaule droite pour que le côté droit de l'armure tombe.
- Il n'est pas du ressort de l'être humain de juger ce qui bien ou mal !
Je frappai le côté gauche de son armure et le brisai en trois coups.
- Tu n'es qu'un humain, tu n,'es pas né pour jouer au petit juge, le droit de juger est réservé à la classe noble, aux anges et àla Déesse Martel !
J'étais emprunt d'une rage sans nom, je frappai de plus en plus fort et éclatai son casque, révélant un visage de quarantenaire, ridé, chauve et plein de larmes.
- Que son nom soit sanctifié...
Sur ces mots, je jetai le corps de mon adversaire au sol. Un silence gênant avait envahi le Colisée.
Tout à coup, le dragon se releva et bondit dans ma direction. J'esquivai l'assaut d'un pas de côté. Je parai ensuite son souffle électrique avec mon bouclier. Je me retournai en un éclair et balançais mon épée. Le dragon s'écroula juste devant moi. Je retirai mon épée de son crâne, la fit tournoyer et la rangeais dans son fourreau.
La foule qui s'était tue jusque la me regarda avec de grands yeux. C'était un peu gênant. Tout à coup, deux personnes se levèrent dans les tribunes.
Myriam m'applaudit :
- Bravo !
Je souris, j'avais légèrement peur d'avoir traumatisé la famille royale. Mais non, le Roi souriait de toutes ses dents, la princesse gloussait, le Pontife hochai la tête. Et l'Elu s'était levé.
- Bravo ! Bien joué, Chevalier ! Applaudissez-le ! Bravo Flint !
Des applaudissements et des clameurs emplirent le Colisée.
A peine entré dans les gradins, tout le monde, applaudit de plus belle. Un jeune page vint me voir, le Roi souhaitait me voir.
Arrivé dans la loge des nobles, je ne savais pas trop où me mettre. Le Roi me regardai d'un air bien veillant, la princesse gloussait (c'était franchement un reflexe...). L'Elu me mit tout de suite à l'aise :
- Bienvenue Chevalier ! C'était excellent ! Bien joué ! On reconnaît bien là le style de baratin que les chevaliers nous rabâchent sans cesses !
- Heu... En fait, je ne suis pas chevalier. Répondis-je, embêté.
- Pas chevalier ? demanda la Princesse. Mais on vous appelle le Chevalier Solitaire.
- C'est juste un pseudonyme, Princesse.
- He bien, puisque c'est ainsi, je te fais Chevalier ! annonça le Roi de sa Voix grave.
Sans un mot, il désigna mon épée, je la lui tendis. Il me toucha les deux épaules avec la lame.
- Me jures-tu fidélité, obéissance et loyauté ?
- Oui mon Roi.
- Jures-tu de défendre la veuve et l'orphelin ?
- Oui mon Roi, je le jure.
- Sur cette épée, je te fais Chevalier du Roi de Tethe'Allah. Tu seras The Lonely Knight, sous mes ordres et ma protection. Ton blason symbolisera ta noblesse.
- Merci, votre Majesté.
- Cette cérémonie fait un peu... vieillot, come dirai notre Elu.
L'Elu en question me sourit. Il se tourna vers l'arène :
- Il ne reste plus qu'un combat ! Ils viennent d'en expédier quatre !
- Vraiment ? demanda le Roi.
- Oui, ils se sont méchamment cartonnés.
- Soit. Flint, c'est bien ça ? Je souhaitais te parler de ce discours que tu as récité dans l'arène, il était splendide. Le Pontife lui-même en a été ému ! C'était fantastique, vous avez parfaitement compris les pensées de l'Eglise.
- Oui, admit le Pontife. Ce discours était... digne d'un chevalier, il n'y a pas de mot pour définir la noblesse de vos pensées. Vous êtes quelqu'un de pieux et noble. Vous serez toujours le bienvenu dans nos églises.
Apres m'être fait congratuler pendant une bonne demi-heure. Le roi me congédia, j'étais content, je m'étais fait remarquer dans le bon sens. La princesse n'avait cessé de glousser (quand je vous dis que c'est un reflexe...), et l'Elu s'était montré très sympathique. Je descendais l'escalier qui menait des loges royales jusqu'aux tribunes classiques.
A peine descendu, Myriam se jeta sur moi, elle semblait anxieuse et on la voyait soulagée de me revoir, elle me regarda d'un air plein d'angoisse, elle ne semblait pas oser m'adresser la parole... Peut être s'était t'elle sentie trop entreprenante en m'offrant ce bouclier. Je la regardai... Elle avait des cheveux châtains roux qui tombaient en cascade sur ses épaules. De grands yeux verts lui mangeaient le visage. Elle était vraiment jolie. Je me décidai à parler le premier.
- Merci pour le bouclier, c'était vraiment gentil.
- Ce n'est rien, répondit-elle avec un sourire soulagé. Tu sais, j'ai eu peur pour toi lors du combat. Mais tu as repris le dessus et tu lui a fait comprendre que ses pensées étaient mauvaises.
- Il fallait bien qu'un redresseur de torts vienne lui botter le derche.
- De... Demain soir, après le tournoi... Tu fais quelque chose ?
- Non, si tu veux, on peut se voir. Disons... Juste après le dernier match.
Des étoiles s'allumèrent dans ses yeux, elle semblait ravie. Elle sourit largement et se jeta dans mes bras, je fus trop surpris pour réagir. Et encore plus tétanisé lorsqu'elle posa ses lèvres sur les miennes. Avant même de m'en rendre compte, elle avait disparu. Envolée telle une hirondelle, insaisissable.
Tous les combats étaient terminés, les derniers combats se dérouleraient le lendemain... Il n'y aurait pas de finale, puisque le Roi voulait deux hommes de liges sur Sylvarant.
Je devais maintenant aller voir ce fameux Elu. Je sortis de Colisée. La nuit tombante était fraiche.
J'en étais sur. Je combattais pour ce en quoi je croyais... Restait à savoir ce que ça cachait...
Voila ! La suite : Un jour ^^