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1[fanfic] titre = ??? Empty [fanfic] titre = ??? Jeu 3 Nov - 22:46

Risaout

Risaout

Lina escuse moi d'avance, mais j'ai vraiment pas d'idée de titre alors. Et aussi, c'est le premier chapitre modifié, donc celui-là tu ne l'as pas lut... :soupir:
Premier chapitre : Le combat

Méa marchait dans la forêt des Sambros. Doucement, sans précipitation, pensant uniquement à ce qu’elle avait à penser malgré la pluie qui tombait drue. Le Sambros, se trouvait uniquement dans la foret qui portait son nom. De couleur vert écalant, il était fortement alcoolisé naturellement et une fois pressé, ne nécessitait presque aucun traitement. Méa n’en avait prit qu’une gorgée pour que ses souvenirs douloureux lui soient inaccessibles. Car au fond d’elle, se cachait une bête. Une bête féroce, un véritable monstre dont le seul objectif était de mettre le monde à feu et à sang. Ce monstre, il portait un nom lourd de conséquence : le Chant.

Ce pouvoir incroyable faisait des ravages et pouvait sans aucune difficulté détruire le monde. Ce pouvoir pour qui le plus honnête des hommes serait capable de tuer, corrompus par ses promesses. Et pourtant, Méa donnerait tout pour ne pas l’avoir, pour le détruire. Car depuis sa naissance, elle avait subis beaucoup de choses. Et la jeune fille en portait la cause sur ce pouvoir maudit. Ses parents l’avaient abandonnée à la naissance, elle avait vécu seule, de famille en famille, sans accroches jusqu'à ses dix ans. Elle était alors jusqu’au coup dans le vol et les petits méfaits. Et enfin, il l’avait trouvée. C’était un homme bon, respecté de tous.
Kymo.

Lui n’était pas sensible au Chant, mais il avait tout de suite vue en Méa un potentiel inexploité. En fait, Kymo était au départ un grand maitre de Natch. Ce pouvoir était énormément plus stable que le Chant, c'est-à-dire beaucoup moins puissant, mais très populaire : nombreux sont ceux qui l’utilisait un peu sans le savoir. Comme par exemple augmenter ses capacités physiques, effectuer des taches à distance plus ou moins lointaine en fonction du don, déplacer des meubles pour les plus adroits. Mais Kymo était spécial lui aussi, c’était un maître en la matière, il ne faisait pas que faire bouger des meubles ou augmenter sa force physique, il pouvait en se concentrant faire appel au forces de la nature. Mais cette utilisation était extrêmement fatiguant et il ne se servait du Natch presque jamais.

Malheureusement, il ne savait pas le danger qu’il avait recueillit chez lui. Car Kymo pensait que Méa avait accès au même pouvoir que lui, mais en quantité beaucoup plus grande. Et il s’était basé sur ses connaissances sur son don pour exploiter celui de Méa. Tout de suite, il s’était rendu compte que ce qu’avait Méa était à la limite de ce qu’il savait. Il avait alors mené de longues recherche, mais en vain. Dans aucun livre on ne parlait d’un autre talent que le Natch. Enfin, il attendait impatiemment ses 15 ans pour que le don se révèle à elle dans sa totalité.
Et quelle révélation !

Méa se souviendrait à jamais de ce maudit jour, où tout à déraillé. C’était le jour de ses 15 ans, la journée s’était passé normalement, Kymo était surexcité. Il n’avait pas arrêté de répéter que quand cette révélation arriverait, sa ferait « un petit pas pour Méa, un immense pour les natchiens ». Les natchiens étant les personnes qui utilisaient le Natch avec le titre de maître, comme Kymo. Il avait été persuadé que ce que serait capable de faire Méa après ses 15 ans permettrait de faire des progrès considérable.
Immense et inimaginable.

Mais voilà… Alors que la froide journée d’hiver s’était parfaitement bien déroulée, Kymo avait commencé à avoir peur. Car la révélation n’était toujours pas arrivée. Finalement, ils avaient mangé en silence, et le maître de Méa n’avait pas parvenu à cacher sa déception. Ils s’étaient tout deux installés dans la bibliothèque, Kymo était en train de la fouillée rageusement quand cette maudite révélation eut lieu.
Début de son malheur.

Minuit avait sonné à la pendule en bois. Kymo n’y croyant plus, regardait par la fenêtre. Puis, avant même que les 12 coups aient finit de se faire entendre, Méa avait crié. Son maître s’était aussitôt retourné. Un sourire s’était plaqué sur son visage, tandis que Méa affichait un rictus. Elle avait entendu des voix chuchotantes, elle les sentait encore couler en elle. Elles avaient gravé dans sa mémoire toute la connaissance venant du fond des âges à propos de ce don maudit. Elle avait alors appris ce que son maître cherchait depuis des années, elle ne possédait pas le Natch.
Mais le Chant.

Malheureusement elle n’avait pas su maitriser le flot de d’information, car elle n’avait pas été entrainée à recevoir de plein fouet cette connaissance. Car Méa pensait avoir une révélation comme celle des Natchien. Kymo n’avait pas prévu que cette révélation puisse se déroulée différemment. Avec le Natch, l’adolescent comprend juste qu’il est capable de faire des choses pas très normales, et ressent une sorte de déclic en lui-même. Et cette révélation ne s’accompagne pas de déferlement de connaissance, ni de voix chuchotantes.
Jusqu’à présent.

Ca n’avait pas été le cas avec Méa, et suivant le conseil des voix qui lui disait d’essayer son pouvoir, une véritable vague de pouvoir incontrôlé avait déferlé, détruisant, réduisant à néant toutes les choses, matières vivantes comme minérales, présentes dans une sphère de dix mètres de rayon. Même la maison des voisins en avait prit un coup. Elle avait tout détruit, et cette vague avait arrêté cette connexion étrange entre la connaissance et elle. Le Chant était retourné dans sa cachette, mais maintenant que la porte avait été ouverte, rien ne l’empêchait de s’ouvrir à nouveau. Telle une menace de mort constamment présente.
Terrifiante.

Depuis ce jour Méa fuyait cette malédiction que frappait sa vie et dont le nom était Chant. Le plus loin possible. Elle qui habitait dans la partie nord du pays à Zarax, juste au dessus du lac central, à jointure entre la source Naméo et le lac Central, juste avant la forêt des ombres, habitait à présent dans la contée du sud. Elle avait récemment trouvé un travail qui lui permettait de trouver à son corps de quoi se nourrir et dormir ainsi qu’à sa tête un moyen de se vidée avec cette cueillette des sambros les plus reculés dans la foret et son verre quotidien de son jus.

Méa marchait depuis une heure déjà, la pluie venait de l’accompagnée pendant sa marche et les animaux nocturnes s’éveillaient dans la nuit froide. Elle aurait dut prendre un poncho, les poils de ses bras se dressèrent et elle se frictionna tout en marchant. Elle portait une sorte cuirasse rouge et brune, qui laissait voir ses avant-bras, ses épaules, et ses mollets. Les arbres et l’ambiance moite rendaient la forêt de plus en plus dense. Puis, elle trouva un arbre à sambros dont les fruits étaient faciles d’accès. Elle en cueillit quelques uns, puis elle en vit un au sol. Elle se pencha pour le ramassée, et elle sentit quelque chose passer au dessus de son crane. Elle leva la tête et malgré ses sens engourdit, ne lui nécessita que quelques secondes pour se mettre à couver, le cœur battant. Car ce qui l’avait frôlée, était un trait mortel.
Une flèche.

Méa enragea intérieurement, c’était quoi ce bordel ? Quelqu’un l’attaquait ! Sans bonnes raisons en plus ! Elle avait vraiment une tête de biche ?!? Elle sentit une nouvelle attaque de son assaillant. Mais qu’est-ce qu’il lui voulait ce type ! Qu’est-ce qu’il foutait dehors la nuit, alors qu’il pleur !
_ Hey ! Fais gaffe ! Ya quelqu’un ici !
Elle sortit sa main de derrière l’arbre et l’agita, puis la retira brusquement. Deux flèches qui se plantèrent dans l’arbre derrière elle lui avaient répondu. Méa détailla ces petits objets. Ils étaient très différents de toutes celles qu’elle avait put voir. Elles étaient d’un blanc éclatant et leur sifflement lui était inaudible, probablement à cause de la pluie.

Méa se pencha discrètement et essaya d’apercevoir quelque chose à travers la masse d’eau tombant du ciel sans relâche. Soudain la nature, comme répondant à son appel, illumina la scène d’un éclair acide. Elle le vit, caché entre deux arbres. C’était un jeune homme, qui devait être proche de ses seize ans. Il sortit une nouvelle flèche de son carquois. Il était aussi trempé qu’elle et ses cheveux blonds, lisses, plus long que les siens dégoulinaient eux aussi. Méa toucha sa propre chevelure. Elle repensa au jour ou elle se les était coupés, peu après la mort de Kymo. Elle qui avait une magnifique masse de cheveux brun-roux bouclés à l’anglaise dont son ancien tuteur était si fier ; ne possédait à présent plus qu’une sorte de coupe affreuse, qui partait dans tous les sens dans des boucles sales et désordonnées. Il portait aussi des vêtements blancs, impeccable même sous la pluie, elle grava à jamais ce style de couture dans sa mémoire. Leurs regards se rencontrèrent alors que Méa cherchait un moyen de s’enfuir sans être vue.
Bleu-marine contre vert prairie.

Mais l’éclair fit place à un tonnerre bruyant et sa proie disparu de ses yeux. Il se concentra à l’abri des arbres. Elle ne pouvait pas le voir. L’archer prit une nouvelle flèche. Il allait la tuée et rapporter sa tête. Son village serait fier de lui. Il deviendrait le plus jeune conseillé du village de tout les temps. Et peut-être que plus tard, il pourrait accéder au rang de chef ! Un sourire se dessina sur ses lèvres impatientes. Oui… Une fois ce démon mort, personne n’oserait se moquer de lui, ni de sa famille. Quel fier combattant il ferait aux yeux de tous. Ce démon avait trop tué, lui et ses sbires. Mais dès l’aube, plus jamais elle ne tuera ! Il lâcha une nouvelle flèche, elle l’esquiva. Il grinça des dents. Il envoya traits sur traits, allant d’exultation en désillusions. Très vite, son stock commença à s’épuisé.
Il se calma, et attendit.

Il attendit qu’elle sorte de sa cachette, qu’elle pense être sauvée. Il retint sa respiration et, comme pour chasser, ne bougea plus un seul membre. Soudain plus rien ne bougea, le temps sembla s’arrêter. Le seul signe montrant que la vie continuant son cours lent et sinueux était une pluie battante. Même la nature semblait retenir son souffle. Elle s’avança entre les arbres, guettant la présence de son adversaire, guettant la présence de l’archer. Ses yeux révulsés, déroutés laissait voir son désarrois le plus complet et même une sorte de supplication, une détresse. Il n’en avait que faire. Il se montra à découvert, la regarda bien en face, un genou à terre pour mieux viser et prononça ces mots en lâchant la flèche :
_ Meurs démon !

Un large sourire fendit son visage. Il se releva, et son sourire se transforma en rictus. De la bouche de la fille s’échappa un son, un mot que la pluie couvrit en une sorte de chœur démentiel. Il n’entendit donc pas ce qu’elle avait dit, mais il vit très clairement la flèche s’embrassée avant que ses cendres ne soient englouties par des goutes voraces. L’archer resserra son arc dans sa main gauche. Il exultait de colère. C’était inégal ! Mais il la tuerait quand même, il voulait, non, il devait prouver sa valeur. Ils se regardèrent et malgré sa rage, il fut touché. Touché par ses deux yeux qui n’étaient absolument pas fait de magie noire et de cruauté, au contraire, ils respiraient un désespoir terrible et ces deux yeux étaient tout simplement magnifiques. Ces océans bleu-marine étaient remplis d’une détresse sans nom, d’un ultime appel à l’aide. Ces yeux lui rappelèrent ceux de sa petite sœur, quand elle venait le voir après avoir fait un cauchemar. Ils n’avaient rien de la cruauté dont lui avaient parlé les ancêtres, rien de mauvais.
Ils étaient humains.

Méa tremblait de tous ses membres, peu lui importait la présence d’assaillant désormais. Elle l’avait utilisé, la bête sauvage, le Chant. Maintenant, il fallait assumer ses actes.
Il encocha une nouvelle flèche, mais son objectif était maintenant brouillé, comme disparu face à ses deux yeux. Il savait pertinemment que c’était peut-être un piège, mais la vision de sa sœur était peut-être erronée, mais il ne pouvait l’ignorer. Il baissa sa garde. Un couteau apparu dans la main droite de la fille. Elle lui tourna le dos. Il se sentit hésiter une ultime fois. Il pouvait la tuée, il pouvait rapporter les honneurs sur sa famille, sur son père, sur lui-même. Il releva son arc. Des aboiements de chien le pressaient de choisir.

Il essaya malgré lui de se convaincre que c’était un piège. Mais l’arrivée des chiens en question, se postant devant la fille, le perturba dans son choix. Il releva la tète. Des chiens ? Non ! C’était des énormes molosses d’un mètre de haut de garrot sur un mètre vingt de longueur. Il y en avait trois, chacun avait au bout de la queue une pointe empoisonnée tandis que leur peau épaisse, d’une couleur que seul le chaos pouvait créer, semblait indestructible, une véritable carapace. Leurs pattes se terminaient par des griffes parfaitement aiguisées. Et entre leurs crocs restaient des morceaux de chair en décomposition. Leur tête était hérissée de deux cornes pointues, et leurs yeux rouges injectés de sang étaient semblable à ceux des tueurs en série quand ils ont des crises de folie meurtrière et dévastatrice.
Cet animal de terreur était un tueur sanguinaire.

Il déglutit difficilement et se prépara à l’attaque. Ce démon avait bien calculé son coup, il avait faillit courir après ses beaux yeux. Il leva quelques instants son regard vers la fille en serrant les dents. Elle devait bien rire devant cette rangée de chiens tueurs. Soudain, comme un chef d’orchestre, la fille se tourna doucement, elle fut très vite face à lui, et les molosses au lieu de se tournés vers lui, restèrent face à elle. L’archer essaya de distinguer le visage de la fille à travers la pluie. Un sentiment figeait son visage, une contraction due aux nerfs, une émotion si forte que le plus bête aurait put la remarquée. Elle ne pouvait pas être feinte.
C’était la peur.

Pourquoi avait-elle peur ? Ils étaient ses serviteurs, non ? Pourtant, les bêtes ne se tournèrent pas vers lui, mais continuèrent de la regardée, et de claquer des dents dans sa direction. La curiosité. Ses parents lui avaient toujours dit qu’elle causerait sa perte, mais là encore, sa soif de réponse l’emporta sur la gloire. Il baissa son arme.
Les chiens se rapprochaient, elle se mit en position de combat alors que tout son corps tremblait de peur et d’ivresse. Elle tendit difficilement sa dague devant elle, tangua légèrement. Alors ils avancèrent. Ils l’encerclèrent. Elle se mit à tourner sur elle-même. L’homme regarda cet étrange balai attentivement, que faisait-elle ? Serait-elle en train de le défendre ?!? La mâchoire des chiens claquaient mais toujours aucune réelle attaque, ce n’était que des feintes. Puis la solution de ce casse-tête arriva tout naturellement, comme une cerise sur un gâteau.
Elle défendait sa propre vie.

Méa était en mauvaise posture, le peu d’alcool qu’elle avait en elle lui donnait des vertiges et même parfois l’empêchait de se mouvoir à sa guise. Ils lui tournaient autour. Elle devait attaquer la première. C’est ce qu’elle fit. Alors un éclat de colère intense passa dans son regard. Elle chassa le Chant de ses pensées et se concentra sur ses adversaires. Elle serra fort sa dague dans sa main droite. Le magnifique poignard était fait de cristal noir et le manche d’ivoire, sur lequel un rubis de grosse aille était incrusté. Celui-ci fit des étincelles au contact de sa paume. Méa se mit alors à accélérer, elle devint comme flou tellement ses mouvements étaient rapides et en moins de deux secondes fut sur un des molosses.
Trop rapide pour eux.

Il ne put rien faire, les mouvements de l’adolescente étaient à la limite de l’entendement. Elle bondit au dessus de lui, et lui lacéra tout le dos le long de la colonne vertébrale en partant de la base du crane. Pendant sa course effrénée, elle crut entendre le sifflement unique des flèches de son ancien assaillant et pesta intérieurement en se disant que s’il se rajoutait aux arquains, s’en était vraiment fait d’elle. Le premier des trois chiens grogna de souffrance et tangua. Elle en profita pour lui couper le tendon des pates arrière alors que ses acolytes se préparaient à l’attaque.
La vraie.

Ils bondirent ensemble. Méa fit apparaitre un javelot de basse qualité dans sa main libre, la gauche et le chien s’y empala dans un couinement affreux. Pendant ce temps, elle ne put éviter le deuxième chien qui lui mordit sauvagement l’épaule et qui faillit la tuée. Mais quelque chose le fit battre en retraite pour un temps. Elle fit la grimace et tourna en poussant un cri l’arme dans le ventre de l’autre chien. La lance disparut aussi vite qu’elle avait apparu, mais elle avait fait son travail. Elle sentit quelque chose taper trois fois contre le dos de la bête. Et bientôt elle ne bougea plus.
Un de moins.

Méa était essoufflée elle se remit en position en tanguant à nouveau et eut très mal. Une douleur la transperça alors qu’elle remontait le long de ses nerfs. Son épaule saignait abondement, et son bras droit ne lui répondait plus. Elle jeta un rapide coup d’œil au premier chien, celui auquel elle avait coupé les tendons, et crut apercevoir à travers la pluie trois flèches plantées dans son dos, les trois vers la nuque. Méa n’eut pas le temps de s’interroger plus longtemps car le dernier arquain attaqua. Il attaqua doucement, subtilement, car il savait que la fille était dangereuse. Il trouva même son attaque trop facile. Car lorsqu’enfin elle s’arrêta, et se retourna, elle le vit juste en face, elle sentait son haleine putréfiante et ses naseaux semblaient cracher du feu. Celui-ci se leva sur ses pattes arrières, elle ne pouvait plus rien faire.
Rien faire sauf mourir.

Méa eut juste le réflexe de reculer d’un pas en fermant les yeux. Et le gros chien s’écrasa sur elle. Elle sentit son dos crier de douleur. Elle attendait la mort. Mais elle ne venait pas. Méa ouvrit de grands yeux. Que se passait-il ? Sous le molosse, l’odeur de poil mouillé mêlé à celle de sang et d’urine lui monta à la gorge. Elle étouffait, elle eut du mal retenir la bile qui lui remontait du ventre. Pourquoi ne l’attaquait-il pas ? Méa n’en savait rien, mais elle essaya de se relever avec ses deux bras et poussa un hurlement de douleur, son épaule saignait toujours abondement et une petite flaque se formait au fur et à mesure dans son dos. Elle étouffait, le manque d’oxygène se fit ressentir. Et la pluie qui dégoulinait sur la peau dure de l’animal n’arrangeait pas les choses. La dernière chose qu’elle vit ce fut le sang qui s’échappait de son bras droit qu’elle n’arrivait plus à bouger, ainsi que la sensation terrible de mourir étouffée.
Soudain la souffrance devint insupportable.
Et le monde devint noir.
Souffrance et noirceur.
Vide total.



Dernière édition par Risaout le Sam 21 Jan - 13:03, édité 2 fois

2[fanfic] titre = ??? Empty Re: [fanfic] titre = ??? Sam 5 Nov - 11:19

Viktoo

Viktoo

Écoute, c’est toujours aussi bien...
Je l'ai, le chapitre là :question: (oui, vive le mec vachement au courant)

3[fanfic] titre = ??? Empty Re: [fanfic] titre = ??? Dim 11 Déc - 0:27

Risaout

Risaout

Trois plombe plus tard...
Deuxième chapitre : Le réveil.

Méa ouvrit difficilement les yeux pour les refermés aussitôt, le peu de lumière qui venait jusqu'a elle lui fit mal à la tête. Elle se sentait étrangement lucide et comprit avec horreur que la drogue ne faisait plus d'effet. Elle avait l’impression quelqu’un jouait du tambour dans ses oreilles, et le rythme correspondait étrangement avec les battements de son cœur. Elle se rendit aussi compte qu’elle ne se souvenait pas des dernières vingt-quatre heures, elle devait encore avoir trop bu. Elle essaya de se mettre sur les coudes, mais son bras gauche se déroba sous elle.
Elle étouffa un cri.

Méa se laissa tomber sur le martelât, et le tambour reprit de plus belle tandis que son estomac lui donnait envie de vomir. Elle mit un temps pour comprendre qu’il devait s’être passé quelque chose la veille pour être dans un état pareil. Elle tâta discrètement le terrain autour d’elle. Méa se trouvait apparemment dans un lit, pas très confortable mais c’était déjà mieux que le sol d’une foret. Il lui sembla que quelqu’un ou quelque chose s’agitait autour d’elle, mais elle ne s’en préoccupa pas, ses sens étant amoindri par la douleur et le retour à la vie. Elle grogna et se concentra de son mieux pour définir dans quoi exactement elle se trouvait. Elle sentit la laine la recouvrir, une laine chaude qui grattait, le martelât semblait être fait en un mélange de paille et de fibre semblable au coton. Il n’y avait pas de courant d’air.
Mais où était-elle ?

Elle ouvrit les yeux en battant des paupières plusieurs avant de voir parfaitement ce qui l’entourait. Elle se trouvait bien sur un lit, contre le mur au centre d’une salle. Il était de mauvaise qualité et semblait déjà avoir au moins une bonne dizaine d’année. Il n’y avait pas d’oreiller. Elle se releva prudemment sur son bras valide et s’appuya contre le mur. Du matelas s’évadait une odeur de moisi qui commençait à être marquée. La pièce à proprement dite, était peu meublée. En dehors du lit, il y avait juste une table de chevet. Les murs étaient d'une couleur jaunâtre décolorée. Des rideaux défraichis beiges décoraient les contours de la seule fenêtre de la pièce, dont les carreaux poussiéreux auraient bien besoin d’un nettoyage.

Après ce rapide examen des lieux, elle se concentra sur son état. Elle ne se sentait pas bien du tout, moins engourdie et plus réceptive que si elle avait été sous l’emprise de l’alcool, mais il y avait cette douleur à l’épaule… Celle-ci était recouverte d’un bandage fermement serré, si bien que tout son bras gauche était paralysé. Elle releva la couverture, décidée à savoir ce qu’il s’était passé pour qu’elle en arrive là. La fraicheur de la pièce, l’arrêta dans son geste, d’autant plus qu’elle était vêtue seulement d’une nuisette, qui cachait son corps mais qui lui donnait des sueurs froides. En touchant le parquet moisit, un vertige lui fit perdre l’équilibre et elle eut à peine le temps de prendre le bac en bois sur la table de chevet pour y vomir. Puis elle choisit sagement de se recouchée dans les couvertures.

Soudain, Méa entendit des bruits de voix étouffés par le bourdonnement qui résonnait encore dans ses oreilles :
_ … Très attention, elle est encore fragile.
_ Merci, mille fois pour toutes vos délicates attentions, c’est très aimable à vous.
Instinctivement, elle s’enfonça un peu plus sous les couvertures. Son sang sembla se glacé dans ses veines. La poignée de la porte se baissa doucement, son corps alternait entre chaleur et frissons. Le temps sembla s’être arrêté. Et si elle avait été droguée et capturée pour je ne sais quelle monstruosité ? Et si elle avait utilisé le chant devant des scientifiques ou un fou voulant gouverner le monde en se servant d’elle ? Son esprit fit mile et une théorie de plus en plus abracadabrante. Elle essaya de se relever de faire au moins apparaitre une arme, mais elle n’avait pas assez d’énergie. Son cœur battait à tout rompre quand il entra dans la chambre. Elle ferma les yeux dans une ultime prière, n’osant regarder en face la chose qu’elle pensait pire que ce qu’elle imaginait :
_ Ca va mieux ? demanda une voix masculine d’un ton jovial.

Méa ouvrit les yeux de surprise, et ouvrit la bouche, béat. Devant elle se trouvait un adolescent, peut-être du même âge qu’elle, les cheveux blond qui lui arrivait jusqu’au épaules, un air décontracté, et plein d’énergie. Son corps était un mélange entre l’enfant innocent et l’adulte mur. Il avait un visage fin, un peu naïf, et ses bras à nus et témoignaient de longues heures d’entrainement, à l’arc ou à l’épée. Il avait des vêtements blancs, souples qui semblaient couteux. Il émanait de lui une confiance en soit rare, une positivité communicative, et par-dessus tout, un calme indescriptible. Aussitôt qu’il posa son regard calme et amical sur elle. Méa sentit son être tendu se détendre automatiquement. Il n’avait pas du tout le profil du malade mental voulant réduire le monde en esclavage. Méa le regarda bêtement, il lui semblait familier. Il s’appuya sur le mur en face d’elle, et perdit son sourire. Aussitôt Méa le reconnut. Elle le revit, le jeune homme avec ses flèches, le chant qu'elle avait utilisé sous l'effet de la peur et de l'alcool. Les chiens qui étaient arrivés dès son utilisation, sa peur décuplée par la drogue, ses esquives miraculeuses et enfin...

_ T’es qui? Qu’est-ce tu m’veux ? Dégage, lui jeta-t-elle.
Sa méfiance n’était pas partie face au sourire amical de la personne en face d’elle, au contraire. Maintenant qu’elle se souvenait de ce qu’il avait voulu lui faire, elle eut une brusque envie de lui jeter un couteau à la figure. Sans lui, elle ne serait pas dans cet état ! Une colère fit apparaitre une tempête dans ses yeux bleu-marine, cachant la peur qui s’insinuait dans son esprit. Car elle était sans ressource, sans défense, et ne pouvait rien faire apparaitre sinon, elle se viderait des quelques forces qui lui restait. Autrement dit, elle était totalement à la merci de cet être qui lui était plein de vie et en pleine forme. Elle imaginait déjà les lueurs cruelles dans ses yeux, encore cachées par ce sourire pitoyable. Méa voyait très bien qu’il n’était pas sincère. Son esprit s’emballa aussitôt et elle vit devant elle de longues heures de torture à payer pour des crimes qu’elle n’a pas commis.
Sans pouvoir se défendre.

_ Je m’appelle Yann. Et je tiens à vous présenter mes plus humbles excuses. Car je me suis honteusement mépris à votre sujet.
Méa haussa le sourcil gauche en plissant un peu les yeux tandis que sa bouche s’entrouvrait dans une expression du visage qui lui était propre. Il lui donnait du « vous » ?!? Et bé, pour un futur meurtrier, il était bien polit, mais sa ne faisait que rallonger ses derniers instants, et s’était intenable. Elle afficha alors une mine impatience, et l’adolescent qui pensa qu’elle était en colère continua ses explications aussitôt :
_ Les miens, enfin, les anciens de mon village m’avaient décrit un monstre, une femme, qui détruisait le monde derrière son passage. J’ai fait de longues recherches sur vous. Et puis enfin, quand j’ai réussit à connaitre vos habitudes et vos passe-temps, je vous ai suivie.
_ Et t’as essayé de me tuée ! Je sais, J’y étais ! rétorqua-t-elle, mais maintenant que je suis aussi puissante qu’une patate pourrie, aller ! Tue-moi qu’on en finisse !

Méa n’aimait pas les longs discours d’excuse qui servent seulement à donner au criminel une satisfaction plus grande. Qu’il aille au plus important. Sa mort. Peut-importe ses raisons, de toute manière ça reviendrait au même. Elle ferma les yeux. Attendant le coup fatal. Mais il ne se passa rien. Surprise elle rouvrit les yeux. Il était toujours en face d’elle, il été allé chercher une chaise sur laquelle il s’était assit attendant quelque chose.
Pouvoir dire ses explications.

Méa soupira et grommela :
_ Bon très bien. Vas pour les longues explications. Vas au diable, ajouta-t-elle en murmurant.
_ Je ne tiendrais pas rigueur de cet affront.
Méa ouvrit la bouche et son sourcil gauche se leva tandis que ses yeux se plissaient à nouveau. C’était quoi ce charabia ? Il a vécut à la cour de l’empereur ou quoi ? Et encore, même les rois ne parlaient pas comme ça ! Yann lui lança un regard d’entente et d’excuse et continua :
_ Puis je me suis rendu compte que vous n’étiez pas comme on vous avait décrite. Alors, même si je ne m’en étais pas tout de suite rendu compte, ma quête avait changé. Je ne devais plus vous tuer. Mais comprendre. Ainsi, ceci à créer en moi une controverse de plus à laquelle je me dois de répondre.
Méa n’avais rien comprit à son histoire de quête et de controverse à la noix de coco. Mais en quelle langue il parlait ? Elle essaya de reformuler les paroles de Yann. Mais elle échoua.

_ J’ai rien capté, se contenta-t-elle de dire.
_ Excusez moi ?
_ J’ai rien capté, pigé, perçue, saisit, comprit. Tu connais ?
_ Oui, merci de votre éclairement. Je retiens cette nouvelle formulation étrange et nouvelle.
Houlalala. Mais c’était qui ce type ?
_ Donc, tu peux… Heu… Reformuler… De façon… Mieux, meilleur… Plus précise ? Ou… compréhensible !?! Sil vous plais ?
_ Très bien.
Il se mit à marcher de long en large, en réfléchissant à ses futur propos. Il continua sa manœuvre tout en parlant :
_ Les anciens de mon village, mes ancêtres, les miens, m’avaient raconté qu’en bas. Il existait une bête féroce, sans pitié, terrifiante. Qui semait la mort et le malheur autour d’elle. Il fallait que je leur rapporte sa tête, votre tête, ou un signe me permettant de leur prouver que vous aviez trépassé. J’aurais alors été adoré, adulé, vénéré, comme un dieu pour la prouesse que j’aurais accomplit avec brios. Donc je me suis caché, je vous ai attaqué, mais quand ces bêtes se sont retournée contre vous….

Il se mit en face d’elle et plongea son regard vert clair éclatant dans ses yeux bleu-marine et poursuivit :
_ Mais, j’ai comprit que l’ont m’avait mentit. Je ne sais pas encore à quel point. Mais je tacherais sans relâche d’élucider cette étrange histoire. Alors, pour bien commencer, j’ai tiré mes dernières flèches sur les chiens qui vous attaquaient. Et je vous ai, je pense, grandement aidé pour en finir avec ces animaux sans âmes. Ainsi j’ai apprit « Si tu doutes d’une vérité, pense uniquement à en trouver la clef » C’est écrit dans les commandements du bon lygat. Ne me demandez point ce que c’est, je n’en ai pas la moindre idée. C’est un des interrogations que j’avais en venant ici, et que je voulais éclairer. Je dois normalement recevoir la « grande révélation » dans cinq lunes, c'est-à-dire recevoir toute la vérité à ce sujet à mes seize cycles. En attendant, je dois en apprendre les principes par cœur. Malheureusement, peu de mes amis ne respectent ces lois emplies d’une sagesse à laquelle j’ai l’impression d’être le seul à être sensible. Aussi j’ai apprit « cherche la vérité avant de vouloir régner », et contrairement aux autres, je mes ces dire en pratique et non pas seulement en parole. C’est pourquoi j’ai décidé de vous aider, et puis aussi, de comprendre.
Méa resta bouche bée, non seulement que ce gars parlait d’une façon étrange mais pleine de sagesse, mais il appliquait des principes et une morale qu’elle ne soupçonnait pas encore pensable chez les humains. L’adolescente ne savait pas que des telles paroles pouvait sortir de la bouche d’un quelconque individu, aussi sage soit-il. Sans le savoir, Yann prit une place particulière dans le cœur de Méa. Une place pleine de respect et d’avenir, qui sans qu’elle le sache était déjà commun.
_ Et bien… C’est… Une longue histoire… Et… Je crois que… Je vous dois un merci.
_ Je n’ai fais que ce que les commandements disent, car je pense que si tous les suivait, le monde ne serait peut-être pas ce qu’il est.
_ Donc, c’est vous qui m’avait sauvée ?
_ Exact, répondit-il de sa voix grave et posée.

_ Et… Où sommes-nous exactement ?
_ Nous sommes dans la petite ville de Conkurax. C’est à l’orée de la forêt des Sambros. Je suis sure que son architecture simple et efficace vous plaira grandement. J’ai du voyager le reste de la nuit pour vous transporter jusque ici.
_ Quelle heure est-il ?
_ Il est tard, c’est l’heure du souper en bas, dans la grande salle de cette auberge et, malgré son état de saleté, ses propriétaires sont d’une gentillesse rare et précieuse, ils ont été généreusement payés pour leur générosité de départ. Vous avez donc passé, la nuit, puis la journée à rester dans cet état stagnant de repos et de néant. Pendant ce temps, le médecin du village s’est déplacé pour vous et ainsi à soigner votre blessure à l’épaule.

Méa ouvrit la bouche pour demander ce qu’elle avait, mais il anticipa sa question :
_ Vous avez été sauvagement mordue, vous avez perdue beaucoup de sang et eut énormément de chance. En effet, les crocs se sont mal plantés et pas dans l’épaule, mais juste en dessous. Le muscle à été déchiré, et un tendon à été sectionné, d’où le bandage sur toute l’épaule. Mais ce médecin a fait des merveilles. Apparemment, il a une sorte de don qui se transmet de génération en génération. Je n’avais jamais encore entendu parler de ce type de soigneur. Il a réparé les lésions les plus graves. Mais il n’a pas put soigner définitivement, comme a son habitude, la plaie. Il a dit qu’une marque noire de ténèbres l’avait marquée, ce la signifie sans doute que c’est une grosse blessure. Vous aurez probablement une cicatrice. Il a aussi spécifiée que vous étiez très résistante, que votre organisme avait d’instinct commencé à cicatriser et que cette réaction est un fait rare et précieux. Vous avez aussi des égratignures aux bras et aux jambes, celle-ci sont soignées. La mère de famille, si mes souvenirs sont bons, s’est chargée de nettoyer vos vêtements.

_ Merci beaucoup, j’vous dois une sacrée chandelle à ce que je vois. J’aurais préférer que vous ne soyer pas mêlée à ma vie, elle ne vous attirera que des problèmes.
_ Soit, cela ne me dérange guère, que nos ancêtres nous gardent. Mais il faut que vous vous reposiez. Je vous propose de dormir encore un peu, et quand vous vous réveillerez, nous pourrons parler de nous si vous voulez et de la suite des évènements. Mais avant je suis chargé de vous faire boire ceci.
Méa se releva, en regardant avec curiosité le bol fumant qu’il tenait dans les mains.
_ C’est quoi ?
_ C’est une tisane pour dormir qui devrait aussi restaurer vos tissus et cicatriser vos plaies intérieures.
Méa hocha de la tête sans rien dire, et prit entre ses mains le bol brulant. Elle se délecta de la chaleur qui lui transperça les mains. Quelle agréable douleur. C’était si requinquant ! Elle but goulument le liquide chaud. Enfin, elle posa le bol vide sur sa table de nuit avec un rictus. Le liquide avait laissé un amer arrière gout.

Yann se leva, ramassa le bol et inclina la tête en se préparant à sortir. Puis, comme éprit d’un doute, il se retourna avec un sourire mystérieux que Méa ne comprit pas.
_ Je ne connais pas votre nom…
_ Méa, répondit-elle.
_ Méa, répéta Yann. C’est un joli prénom…
Méa sentit le rouge lui monter aux joues alors qu’il refermait doucement la porte. Elle s’enfonça profondément dans ses draps et reposa sa tête sur le martelât, tombant dans un sommeil profond.
Sans rêve.



Dernière édition par Risaout le Sam 21 Jan - 12:59, édité 2 fois (Raison : Mise en page)

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Risaout

Risaout

Troisième chapitre : L’alliance

Méa se réveilla à nouveau, la lumière ne lui agressa pas les yeux, la pièce était déjà plongée dans la pénombre. Elle essaya de bouger les parties les plus excentrée de son tronc. Elle commença par ses orteils, puis ses jambes, ensuite ses mains puis ses bras. Elle ressentit une douleur brute dans son épaule gauche et sa respiration faible témoignait de son état vacillant. Elle se releva doucement, et posa ses pieds nus par terre. Elle rejeta la couverture au bas du lit et frissonna. Elle était dans une tunique trop grande pour elle, une longue robe transparente qui lui servait de chemise de nuit. Ses vêtements étaient rangés dans un coin de la pièce. Elle les ramassa et les inspecta.
Sous toutes les coutures.

Le cuir de falpe n’était pas abimé, et certaines écorchures avaient même été recousues avec du fils fait du même animal. Le falpe qui composait donc entièrement l’habit de Méa est un poisson dont la peau argentée épaisse une fois tannée, sert à faire des objets ou des vêtements en cuir. C'est le meilleur et le plus résistant cuir sur le marché. Sa chair est un met de luxe qui n'as pas énormément de saveur. On le trouve exclusivement dans la baie des phoques ; mais aussi dans la route des falpes lors de la période de reproduction. Elle se demanda un millième de secondes qui avaient bien put lui faire un tel cadeau, mais elle se douta rapidement que c’était ce Yann et le remercia intérieurement. Quand elle eut finit de s'habillée, elle boucla sa ceinture. Son poignard comme la lance avant lui n’était plus là.
Disparu comme par enchantement.

Méa ne savaient pas comment cela se produisait, mais un jour où elle était vraiment en danger, elle avait fermé les yeux et ce poignard était apparu. Dès lors, le même poignard apparaissait instantanément dès qu’il était question de sa survie, si bien que la jeune fille pouvait si elle se concentrait intensivement pendant un certain temps, le faire apparaitre. C’était le deuxième objet qu’elle faisait apparaitre. Avant que cette lance apparaisse, Méa pensait qu’elle était comme liée à ce poignard, que c’était peut-être son maitre qui l’aidait ainsi à travers la mort grâce à un charme qu’il aurait créé avant sa mort, au cas où il se serait plus là. Mais cet exploit signifiait bousculait toutes ses convictions, et remettait en question la raison pour laquelle ces deux objets étaient apparus. Méa s’assit sur son lit.

Car si c’était vraiment Kymo qui avait fait en sorte qu’ils apparaissent pour lui venir en aide, pourquoi n’avait-elle pas le choix de prendre de qu’elle voulait ? Et puis, si elle pouvait choisir de faire apparaitre tout ce qu’elle voulait, ce n’était pas possible que ce soit son maitre qui ait créé ce pouvoir et dans ce cas… Il se rattachait au Chant… Méa prit peur, et si sa capacité à faire venir à elle ce poignard, et maintenant la lance, était reliée au Chant, alors elle ne pouvait pas l’utiliser. Mais dans ce cas pourquoi les monstres n’étaient pas venus avant ? Elle n’avait pas les réponses, ou en tout cas, elles n’étaient pas ici. Et pour l’instant, les objets apparaissaient facilement, instinctivement, seulement quand sa vie était en danger. Leur venue et son état critique devait avoir un lien.
Mais lequel ?

Soudain un terrible mal de crane lui donna le tournis. D’accord, plus de réflexion pour le moment. Elle arrêta donc d’y penser et essaya de se souvenir de se qu’elle devait faire. Que lui avait dit Yann déjà ? Ha oui, aller dans la salle à manger quand elle serait réveillé. Elle se releva et marcha doucement, elle sentait la faiblesse de ses membres et s’appuyait contre les murs pour restée debout. Méa sortit dans un couloir puis emprunta les escaliers pour enfin arriver dans la salle principale. La douleur était toujours présente, et devenait de plus en plus difficile à l’oublier, d’autant plus qu’elle marchait et donc que chacun de ses muscles qui avant pouvaient se reposé étaient contraint à un effort donc Méa savait qu’ils se seraient volontiers passés. Enfin, elle arriva en bas.

Il y régnait un joyeux tintamarre malgré le peu de monde. Ici, les murs semblaient mieux entretenus, même s'ils affichaient la même couleur décolorée que dans la chambre. La pièce était meublée d’une dizaine de tables pour huit personnes, mais aussi quelques une pour seulement deux personnes. Elle chercha Yann du regard, en appuyant sa main droite sur la rambarde. Elle ne le trouva pas, elle regarda à nouveau chaque table une par une. Yann n’était pas dans la pièce. Méa s’affola légèrement, puis elle se rappela qu’elle savait se débrouillée toute seule et se ressaisie. Elle calma les battements de son cœur et d’avança dans la salle doucement, en s’appuyant sur les tables. Elle choisit une des quelques tables pour deux placée au fond de la salle.
Dans la pénombre.

Pour y arriver, il fallait passer à proximité de deux groupes de personnes. L’un était composé de soldats ou de mercenaires, car ils affichaient tout sourire leur armures qui brillaient malgré le manque de clarté. Méa ne savait pas grand chose au sujet de la situation du pays, si ce n'est qu'il était souvent en guerre. Kymo lui disait toujours, quand elle posait des questions, que ce n’était pas à elle d’y réfléchir et qu’il lui dirait quand l’heure serait venue. Malheureusement, cette heure dont il parlait ne viendra jamais. Il y avait un autre groupe plus discret. Ils chuchotaient entre eux en jetant des coups d'œil discret vers les hommes armés. Méa passa silencieusement entre eux et arriva au fond de la salle. D'ici, elle n'entendait presque plus le vacarme des mercenaires. Personnes aux tables aux alentours sauf un homme.
Un mystérieux voyageur habillé d'une longue cape noir.

Il buvait quelque chose en silence et regardait tour à tour les soldats et les voyageurs. Il sembla suivre leur conversation, mais pourtant il se trouvait très loin d'eux... Méa le regardait encore lorsqu'il tourna doucement la tête vers elle. Aussitôt, Méa tourna la tête, elle eut juste le temps d’apercevoir un éclat gris. Enfin, elle s’assit en soupirant à la table et lui jeta un bref coup d'œil. Elle fut soulagée de voir qu’il avait repris son vas et viens initial. Méa regarda la table qui tenait encore miraculeusement debout. Puis releva la tête doucement, cherchant un peu de distraction. Puis elle le vit.
Yann.

Il échangea un mot avec une femme, assez corpulente et se dirigea vers Méa. Les soldats ne le remarquèrent pas, et les voyageurs lui accordèrent un rapide coup d’œil. Elle se souvint de l’homme en noir et regarda dans sa direction. Elle remarqua, stupéfaite, qu’il suivait de près les mouvements de Yann. Et la jeune fille sentait encore son regard pesé dans leur direction quand l’adolescent s’assit à son tour à la table. Méa regarda alors la personne qui lui faisait face attentivement. Il portait des vêtements amples, dans les tons beiges. Son regard vert doux était tranquille et amical, il avait le visage fin malgré les traces d'un labeur dur déjà visible. Il avait les cheveux blonds qui lui arrivaient aux oreilles. Toute sa personne et son attitude inspirait le repos.
Calme et sagesse.

_ Je constate que vous estes promptement rétablie !
_ Sa te dis t’arrête de me parler comme ça j’ai l’impression d’avoir fait une connerie. Sérieux, j’essaye de m’adapter mais bon là, c’est trop. Chez pas, parle normalement ! Ya que les grands qui parlent comme ça et les grands me parlaient seulement quand je faisais des bêtises alors…
_ Ha oui… Je comprends, je pense alors qu’un tutoiement devrait vous satisfaire amplement. Je te dis « tu » pour résumer.
_ Ha… Ouai ! Chouette idée.
_ Dis moi, qui sont ces « grands » dont tu parle ?
_ Les grands, ce sont toutes les personnes qui se croient supérieures aux pauvres comme moi et qui sont riches. Comme ils se sentent supérieur, ils adoptent un langage qu’ils doivent penser supérieur lui aussi. Moi j’pense seulement qu’c’est un langage d’hypocrite, car ils disent jamais ce qu’ils pensent vraiment entre eux.
_ Je vois. Alors, comment te sens-tu ?
_ Beaucoup mieux, merci pour tout. Au fait, quelle heure est-il maintenant ?
_ Bientôt l’heure de souper, j’ai demandé des rafraichissements à l’aubergiste. Elle les prépare en ce moment. Aussi, tu as dormi encore une journée de plus exactement.

Pendant qu’il disait ces mots, il détailla la jeune femme qui lui faisait face. Elle était plus petite que lui, et son attitude prostrée révélait un passé difficile ; dont la cause devait s’être produite il y a moins de 12 lunes. Elle avait posé un coude sur la table, son poing sur sa joue et regardait rageusement un point fixe devant elle. Elle avait de cours cheveux bruns qui lui arrivaient au dessus des oreilles. Yann toucha les siens, ils descendaient au dessous de ses oreilles… Soudain un miroir réfléchis l’éclat d’un dernier rayon et tombant sur les cheveux de Méa, ceux-ci s’embrassèrent. L’adolescent sentit son pouls s’affolé mais une seconde plus tard, le rayon éteint, ils redevinrent brun.
Normaux.

Puis Yann comprit sa bêtise et se traita d’enfant car il avait amalgamé un reflet roux pour du feu. Il remarqua enfin qu'elle les avait apparemment coupés en vitesse elle-même et qu’il encadrait un visage fermé et triste. Le visage, tout comme la posture, témoignaient d’un passé proche assez douloureux. Elle avait une peau particulièrement lisse, comme celle d’un nouveau-né. Ses traits étaient fins, mais doux. La seule grosse imperfection de son visage était les deux grosses poches sous ses yeux. C’étaient elles qui montraient le mieux l’angoisse que subissait Méa pour des raisons qu’il ignorait encore. Enfin, elle releva la tête, comme la première fois qu’il l’avait vue, il fut abasourdit par ses yeux petits yeux bleu-marine, donc la taille rendait leur couleur encore plus perçante. L'adolescent se sentit criblé de balle et s’y perdit, comme dans un grand océan.
Un abysse sans fond.

_ Merci pour tout.
Yann tourna la tête sur le côté quand il comprit que Méa avait vu qu’il la dévisageait. Mais sourit, soulagée de voir qu’elle n’était pas trop en courroux contre lui.
_ Mais tu me gave quand même. Tous ses petits soins, c’est vraiment sympa d’ta part, mais bon… T’a quand même essayer d’me trucidée ! Ouai, je sais, tu vas dire que après tu m’a aider mais quand même ! Qui m’dis pas que tu va attendre le bon moment, et me prendre par derrière ! Alors, j’attends de voir si t’es digne de MA confiance.
Méa se reposa contre le dossier de sa chaise et croisa les bras en lui jetant un regard déçu, mais aussi et Yann sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, de la curiosité et une certaine sympathie. Il adopta la même posture que Méa, rassuré d’avoir bien fait les choses, cachant son sourire et sa satisfaction. Il fallait encore la convaincre entièrement.

_ Alors, tu…
_ Donc, tu…
Le tutoiement avait été définitivement adopté pour les deux et ils se regardèrent, sans comprendre. Ils éclatèrent alors d'un grand rire commun. Celui-ci se clama lorsqu'ils se rendirent compte que tous les visages les regardaient d'un air réprobateur. Ils pouffèrent en silence et attendirent que les conversations reprennent pour continuer. Ils se fixèrent d’un air de défi en relevant le menton chacun leur tour.
_ Toi d'abords. Dirent-ils à l'unisson.
Ils sourirent et comme Méa adressait à Yann un signe de tête signifiant qu'il pouvait commencer, il parla enfin, sachant que sa chance de se rattraper et de dissiper les restes de méfiance dans les yeux de la jouvencelle se présentait enfin :
_ Donc, tu le sais déjà mais, je me nome de mon prénom Yann. Et comme nous nous avons déjà fait les présentations et que je n’ais plus aucun projet dorénavant, je ne sais pas ce que tu avais décidé de faire, mais si tu acceptais de passer une soirée à… à… à bavarder, lança-t-il d’un coup fier d’avoir trouvé un mot pas trop soutenu, je me sentirais grandement honoré.

Méa se figea, elle ne savait pas si c’était mieux pour lui qu’il ne sache rien. Après tout, elle ne lui attirerait que des ennuis. Elle repensa à la façon dont c’était finie sa dernière relation amicale profonde et frissonna. Elle l’avait tué. Son seul ami, l’être qu’elle aimait le plus au monde et qui la comblait, elle avait tué Kymo, avec presque un sourire sur le visage. Son visage se ferma un peu, son sourire avait disparu. A cause de ce maudis pouvoir qui coulait fièrement dans ses veines. La puissance en se révélant à elle, avait tout décimé dans une sphère d’une dizaine de mètre, vivant ou non. Elle ne voulait pas que ce qui avait causé le début de la malédiction se réitère. Alors Méa se leva avec un air désolé et s’expliqua :
_ Nan, s’cuse, sa s’ra mieux pour toi si t’en sais le moins possible.
Aussitôt Méa s’en voulut, elle venait de réveiller une flamme brulante dans les yeux de Yann. La curiosité.

Qu’est-ce qu’elle était quiche des fois… Maintenant se serait une torture pour lui si elle ne lui disait rien. Elle posa sa main droite sur le dossier de la chaise. Mais d’un autre coté, si elle en disait trop, elle le faisait entrer dans un tourbillon sans fin duquel il ne pourrait plus jamais sortir. Qui elle était pour juger du destin des autres ? Elle se leva brusquement. Mais Yann la supplia du regard :
_ Aller, restes au moins pour discuter un temps soit peu !
Il se calma et ajouta doucement, avec un petit sourire malin :
_ Au moins pour avoir un peu de compagnie durant cette froide soirée. Et puis… Tu me dois quelque chose…
Méa sentit son pouls s’accéléré, elle sentait ce qui se préparait. Et elle le redoutait car elle ne pourrait avoir aucune emprise sur sa demande. Yann continua :
_ Oui… Et comme je suis courtois, je demande seulement une chance de pouvoir détruire la méfiance envers ma personne de ton âme.

Méa se sentie soulagée, touchée aussi par cette déclaration subtile et efficace. Mais malgré tout son cœur se serrait, elle était prise dans un étau dont elle ne pouvait plus sortir, et elle sentait qu’elle y avait entrainé Yann. Jamais elle n’avait autant été tiraillée par deux coté de son être, la compassion, la fatigue, l’envie de compagnie, de réconfort, contre la fierté, la solitude et le déni d’aide. Ce fut les yeux verts suppliant de Yann qui gagnèrent. Elle se rassit et déclara un peu brusquement :
_ D’accord, mais pas de questions trop perso, sinon je me taille direct d’ici !
_ Très bien, ajouta Yann d’un air satisfait. Merci

Pour éviter les questions qui brulaient les lèvres de son interlocuteur, Méa choisit de détourner la conversation d’elle-même :
_ Alors, raconte moi, tu viens d’où ?
_ J’habitais jusqu'à aujourd’hui dans un petit village nommé le village de l’aigle.
_ Habitais ? releva Méa.
_ Oui. Admettons que je rentre chez moi maintenant. Dans ce cas, j’y irais, par conséquent, avec toi encore vivante et j’y raconterais l’histoire abracadabrante qui m’est arrivée. Les anciens ne se gêneraient pas pour déclamer que j’ai perdu la raison. Et s’en serait finit de tout mes projets d’honneur et de gloire. Je ne vivrais plus que comme un reclus, peut-être qu’on me forcerait même à quitter le village. Je préfère qu’ils me croient morts. Au moins les histoires me concernant seront contées dans tous les villages et tous les enfants voudront me ressembler ! Je deviendrai un véritable héros, un exemple pour tous.

Les yeux verts de Yann brillaient et une seule larme qu’il essuya d’un revers de main coula sur sa joue. Il venait à peine de se rendre compte de ce que signifiaient ses propos. Il ne reverrait plus jamais sa famille, et tous ses amis le pleureraient en silence. Mais il rageait aussi en pensant à ses ennemis qui utiliseraient probablement la fragilité de la communauté pour la faire se rebeller. Mais maintenant, ce n’était plus de son ressort. Yann comprit que même s’il rentrait, le déshonneur serait si grand que ses ennemis auraient encore plus de facilité à gagner la confiance de tout le village. Même si sa lui fendait le cœur, il valait mieux qu’ils pensent qu’il soit mort.
Dans tous les cas.

_ T’as d’la famille là-bas ?
La question n’en était pas une, Méa savait pertinemment qu’il en avait, sinon, il ne serait pas aussi touché par la tournure que prenait les évènements. Mais elle ne pouvait s’empêcher de demander, juste pour la conversation.
_ En fait, expliqua Yann, j’ai une sœur, Cléo, qui ne me ressemble pas du tout, mon père, Kéo, est une personne d’honneur, respectée de tous, connue pour ses conquêtes de chasse. Et aussi ! sa voix devint mystérieuse, comme celle un enfant qui déclare les qualité d’un objet qu’il veux posséder, Et ses longs voyages ! Dont il ne parlait à personne mais d’où il ramenait milles et une merveille ! Et ma mère… Ha ma chère mère, Tatiana de son prénom, elle prépare le meilleur ragout de rouflon de toute la région !
Le ventre de l’adolescente choisit ce moment là pour se faire entendre et Méa se mordit la lèvre. Yann lui sourit aimablement et fit un signe à la serveuse qui essayait tant bien que mal de passer la barrière que formait le groupe d’homme d’allure officielle.

L’adolescente s’imagina la vie que devait avoir Yann et à laquelle il renonçait bien que, selon lui, il pensait avoir perdu la confiance de tous ceux de son village pour toujours en ne la tuant pas. Elle imagina les longues soirées passées à rire avec sa famille. Elle pensa aux petits plats que sa mère préparait, et Méa se léchait les lèvres rien que d’y penser. Elle imagina le gout du ragout de rouflon que préparait sa mère. C’était un plat d’une grande complexité qui nécessitait une cuisson minutieuse et pour faire ressortir le gout palpitant de la viande qui a passé des heures à gambader dans les rochers.

L’animal en question, le rouflon, était un mammifère herbivore à quatre pattes, de la taille d’une grosse chèvre. Il possédait des sabots et était parfaitement adapté pour la vie en montagne. Si bien que lorsque les humains avaient découvert toute la délicatesse de sa chair, toutes les tentatives de domestications avaient échouées et les populations finissaient toujours par mourir. Nombreux sont les élevages qui ont voulut subsister en montagne, mais les bêtes finissaient toujours par être rappelée à l’état sauvage et retournaient instinctivement dans les hauts plateaux et les pentes escarpées. Ceux-ci se trouvent dans tous les massifs conséquents du pays, la chaine des mors à l’est, le massif de l’espoir au nord-ouest. Si bien que les bêtes que les habitants des plaines ou des vallées trouvaient dans le commerce avaient toutes été chassées par des professionnels.
Méa n’en avait pas mangé depuis des siècles !

_ Et c’est où le village de l’aigle ? demanda-t-elle.
_ C’est dans la chaine des morts. Déclara-t-il, en claquant la langue, fier de son effet.
Mais il passa de la fierté à l’étonnement en quelques secondes en voyant Méa ne pas broncher d’un cil. La chaine des mors était pourtant réputée pour son antique légende qui fait froid dans les dos, même pour les enfants qui y habitaient. On racontait que toutes les personnes qui s’y étaient aventurée étaient mortes, et pour parfaire la légende, tous les suicidaires y allaient pour trouver le repos. Nombreux furent ceux qui y trouvèrent un destin funeste. Et le peu de personne s’y étant aventurée seulement pour vérifiée cette antique malédiction n’étaient jamais revenues.
_ Tu connais, lui demanda-t-il perplexe ?
_ Hé bien… Elle se gratta l’arrière du crane dans un geste qui lui semblait familier. J’ai pas eut le temps de visiter cette région, mais je pense qu’après la contrée sauvage, plus rien ne peut m’arrêter.
_ Tu es allée dans la contrée sauvage, demanda-t-il, les yeux ronds ?
_ Oui.
_ C’est bien la région la plus hostile du pays ? Une contrée qui oscille entre végétation dense puis désert aride, avec des marécages encadrés de savane ? Un lieu inconnu et encore inexploré dont personne n’est jamais revenu vivant ?
_ Jusqu'à ce jour, releva Méa dont les yeux riaient.
Yann poussa un long sifflement admiratif en secouant la tête l’air de dire, « c’est pas possible ».

Une serveuse arriva enfin à passer la table des soldats et choisit ce moment là, pour se diriger vers eux deux avec les boissons qu’avais, au préalable, commander Yann. Elle paraissait jeune et les soldats la regardaient encore alors qu’elle était de dos en sifflant et en riant grassement.
_ Et voici vos deux verres de poimas, déclara-t-elle d’une voix un peu tendue, mais déjà lourde comme celle que sa mère corpulente devait avoir, en bonne cuisinière d’auberge.
Méa se pourlécha les lèvres d’avance. Le poimas était un le nom d’un cocktail mélangeant de la pomme, de la poire et de l’ananas, le tout recouvert d’une crème fouettée à la main. Il avait été inventé suivant un dicton très connu dans la région : « pomme poire ananas et mousse café ».

_ Désirez vous aut’chose les petiots?
Yann jeta un coup d'œil à Méa mais celle-ci plissa les lèvres, il lui revenait donc le choix de la nourriture :
_ Nous souhaiterions du ragout du rouflon, s’il vous plaît.
_ Mais c'pas un p'tit peu trop cher pour des petiots dans vo'te genre?
Yann sortit avec lassitude de la monnaie et dit :
_ Je sais que les temps sont dure chère demoiselle, mais je puis vous payer comme il se doit.
Il se pencha en avant comme pour lui dire un secret :
_ Ne vous faites point de soucis, nous ne sommes pas, mon amie et moi-même, des chenapans, vous pouvez aller quérir notre demande sans crainte.
La serveuse marqua une pause et regarda Yann de travers, mais quand elle vit qu’il était très sérieux, elle reprit une tenue plus convenable et demanda en fessant des efforts :
_ Bien, se seras tout?
_ Oui, merci beaucoup.
_ C'bien parce que vous avez les sous. En c'moment les temps sont vraiment difficile dans les parages, surtout depuis hier.

Elle se retourna pour partir chercher leur demande, mais, comme prise d’un doute, elle jeta un regard en arrières aux deux compagnons. Enfin, elle se retourna et se pencha vers eux, ces deux enfants étaient bien amical avec elle, et peu de gens lui témoignait autant de respect. Elle leur confia ses doutes.
_ Ecoutez, ch’ais pas si vos parents vous ont prévenus, mais depuis hier, y a un homme qui est monté sur le trône officiellement. Vous savez ? C’est pas si sur que sa soit très légitime aussi.
Elle jeta un regard derrière elle, anxieuse.
_ Pour tout vous dire, je pense que nos campagnes n’aurais pas vu de changement si eux n’avaient pas débarqués avec des papiers d’allure super officielle. Sa fait peur quand tu vois sa devant ta porte. Ils nous ont déclarés qu’un nouvel empereur était monté sur le trône, parce que l’ancien était mort. Ils n’ont pas voulu révélé son nom comme dans la coutume, et nous on ordonné de l’appeler par le titre honorifique « dios » que les empereurs ont ici. Et depuis, ces soldats se sont installés ici. Ils ont aussi dit que sa faisait deux mois que la situation était devenue ainsi, mais qu’ils n’avaient pas encore eut le temps de visiter toutes les campagnes éloignées. Moi je pense que c’est parce qu’il reste deux trois jours dans chaque auberge à s’empiffrer comme des gorets que sa s’passe comme sa.

Soudain, la voix grasse de la cuisinière, sa mère, retendit et réussit l’exploit de couvrir le tapage des soldats :
_ Corrance ma fille ! Qu’es-ce tu fou ! On a besoin de toi tout de suite jeune fille !
La pauvre serveuse jeta un regard en arrière et lança aux deux enfants en se relevant :
_ Tu as raison cher petit, les temps vont devenir de plus en plus durs, surtout avec ces nouveaux impôts et décrets à la con. Alors bonne chance pour la suite les petiots.
Elle soupira en jetant un regard significatif vers les hommes armés et s’en alla.

Méa avait raison, c’était bien des soldats. Elle sentait chez eux cette odeur caractéristique de l’homme qui essaye de camoufler son odeur pestilentielle avec des huiles et des senteurs bon marchés. Yann adressa à la prénommée Corrance un sourire triste tandis qu'elle repartait chercher leur commande. Ca allait prendre du temps.
_ Et donc, que peux-tu me dire sur toi qui ne sois pas secret ?
Méa se méfia tout de suite, mais elle se détendit un peu en voyant le regard amical et plein de bienveillance à son égard. Elle le prit soudain, instinctivement car elle n’aurait jamais put l’avouer, pour le grand frère qu’elle n’avait jamais eut :
_ Et bien pas grand-chose. Mes parents m’ont abandonnée à ma naissance, j’ai erré de famille en famille, à la recherche d’une accroche, d’amis, de quelqu’un sur qui compter. Puis j’ai rencontré un homme génial. Il m’a élevée, il m’a nourrie, m’a offert toute sa vie et sa famille. Il se nommait Kymo.

Yann vit les étoiles que lançaient ses yeux et faillit commettre la plus grosse bourde de toute sa vie, mais Méa reprit de plus belle, comme une flèche qui une fois lancée ne peut plus s’arrêtée.
_ J’ai passé de superbes années avec lui, il m’a montré le premier ce que sais que d’être un père, et d’être aimé, d’éprouver de la compassion, de bien manger, de ne pas voler, de distinguer le bien du mal. Pendant quatre ans, tu et rends compte, quatre ans de bonheur.
Un sourire béat se posa doucement sur son visage comme si une couche bien-être s’était plaquée fermement sur son minois. Puis Yann ne put s’empêcher de commettre sa bourde :
_ Et pourquoi tu n’es pas avec lui ?
Aussitôt Méa se ferma, regarda vaguement autour d’elle soudain terrifiée. Un mouvement convulsif secoua ses épaules, ses yeux restèrent secs. Elle planta son regard bleu-marine dans les yeux verts, amicaux de Yann.
_ Il est mort, déclara-t-elle.

Yann se mordit la langue et mit sa main sur sa bouche. Les yeux désolés, il baissa la tête, honteux. Méa posa sa main valide sur son épaule en déclarant :
_ Tu ne pouvais pas savoir, ce n’est pas grave.
_ Je suis désolé, je…
_ C’pas grave, chut, ajouta-t-elle d’une voix feutrée. Sa fais un an, j’veux pas en parler, déclara-t-elle en retirant sa main.
Un long silence s’installa entre eux, ils échangèrent quelques rares anecdotes sur les lieux dans lesquelles ils avaient vécut sans trop se parler. La serveuse arriva à ce moment là :
_ Donc l’ragout de ronflons comme tu m'la d'mandé.
Elle posa sur la table une marmite en cuivre fumante dont le manche d’une louche sortait. Elle débarrassa ses bras de deux assiettes creusée en argile d’une couleur marron sale ainsi que deux spatules les accompagnants.
_ Alors sa feras deux pièces d’argent pour le rouflon et deux pièces bronze pour le service et les couverts, s'il te plaît

Yann prit une bourse en peau de rouflon accrochée à sa ceinture de cuir de falpe et en sortit la monnaie tant rare en ce moment. Dix pièces bronze valent une pièce argent et dix pièces argent valent une pièce d’or. Il les mit dans sa main, fit tinté les pièces et les donna à la serveuse qui les yeux brillant, les recueillit précieusement entre ses deux mains. Elle dit un rapide "merci" avant d'aller mettre les précieuses pièces en sécurité. Yann et Méa suivirent son trajet jusqu'à la porte qui devait donner sur les cuisines puis regardèrent le plat fumant entre eux.

Chacun sentit l’appel de leur corps et se servirent des parts dignes d’un roi. Ils mangèrent dans un silence religieux, seul les soldats parlaient encore. Mais leurs voix faiblissaient. Ils échangèrent quelque mot concernant ce qu’ils mangeaient puis se servirent une seconde part, si bien que la marmite fut vidée par ces deux gloutons. Enfin, ils s’étirèrent, Méa était comblée de ce repas. Depuis la mort de Kymo, elle n’en avait plus mangé d’aussi délicieux et copieux. Yann quand à lui, ressentit un manque cruel. Il n’avait pas le gout que lui donnait sa mère, certes il était très bon, mais il manquait quelque chose. Son cœur se serra, c’était sa famille qui lui manquait. Malgré tout, il mangea de bon cœur, car ça faisait une lune qu’il filait Méa et n’avait guère eut le temps de prendre un repas digne de ce nom.

Comme si Yann lisait dans ses pensées, il eut soudain le même regard vague qu'elle. Car il savait que maintenant qu'elle avait répondu à ses questions, et qu’ils avaient mangés, rien ne la retenait avec lui. Mais il ne pourrait pas rentrer chez lui, ni même dans un village voisin. Et il s’imaginait mal un avenir en ville…
Méa sentait elle-aussi que le moment de se quitter était venu. Pas question qu'il vienne avec elle, sa serait bien trop dangereux pour lui. Et qu'aurait-il à gagner? Rien, si ce n'est des recherches désespérées. Soudain, comme poussé d'un élan magnifique, il posa sa main chaude sur son bras. Méa ne chercha pas à se dégagée même si elle n'aimait pas ce contact. Il dit un mot, un seul, unique :
_ Méa.

Ce mot sembla se répété à l'infini dans la tête de la jeune fille. Jamais personne n'avait prononcé son nom de cette façon, avec un mélange de peine, de sérieux et de tellement de chose qu'elle ne trouvait pas les mots pour décrire ce qu'elle entendait. Les battements de con cœur s’enflammèrent et elle ne chercha pas à les contrôlés. Méa répondit sur le même ton dans un souffle :
_ Oui?
_ Je ne veux pas rentrer chez moi, ils se moqueront de ma défaite.
Méa fronça les sourcils, Yann gardait toujours sa main sur son poignet :
_ Oui, je ne peux rentrer chez moi. Et puis, même si tu ne l’accepte peut-être pas souvent, tu auras besoin d’aide. Ton mal n’a pas complètement cicatrisé, tu a un bras en moins, et je sais les traitements qu’il et faut. Je les ai demandés au médecin qui est passé te voir.

Méa gardait volontairement le regard baissé, Yann dit doucement :
_ Méa, elle releva la tête et ficha son regard bleu-marine dans ses yeux vert. Est ce que je peux t'accompagné dans ta quête?
Méa baissa à nouveau la tête et lorsqu'elle la releva une joie nouvelle illuminait son visage triste. Une joie qui se reflétait à l’infini dans ses grands yeux bleus marines.
Une joie pleine de promesses et d’aventures.

5[fanfic] titre = ??? Empty Re: [fanfic] titre = ??? Dim 22 Jan - 13:11

Mikan

Mikan

C'est super sympa! J'aime bien comment tu écris, l'histoire est chouette :D

6[fanfic] titre = ??? Empty Re: [fanfic] titre = ??? Mer 1 Fév - 9:06

Risaout

Risaout

Oo Mon premier com :coeur: :ange: Couuupinneuuhh tomateuhh! Merci :hap:
Pour ta peine :


Quatrième chapitre : La Caravane.

D’un commun accord, ils rapportèrent les assiettes et la marmite devenue froide avec un pourboire pour Corrance. La mère, qui était la grosse personne avec laquelle Yann avait discuté avant de venir s’assoir à la table de Méa, les remercia et leur jura de prier pour eux. Les deux adolescents se regardèrent. Ils voulaient en savoir plus. La maitresse de maison jeta un regard du côté des soldats
_ v’nez ici, nous s’rons mieux pour discuter d’es ces choses.
Méa et Yann la suivirent dans les cuisines, une odeur de nourriture les pris à la gorge. Il y avait une petite table pour la famille ainsi que trois chaises. La mère de Corrance pris place, sa fille invita les deux amis à s’assoir tandis qu’elle restait debout. Mais Yann, avec sa politesse qui lui semblait être habituelle, déclina l’offre et offrit la place à la fille de l’aubergiste. Celle-ci sentit le rouge lui monter aux joues, et elle s’assit sans un mot. Ce fut Yann qui expliqua ce qu’ils voulaient savoir :
_ Voilà, merci mesdames de nous recevoir ainsi, alors que vous avez du monde chez vous. Malheureusement, nous ne savons rien de ce qu’il se passe au pays. Voudriez vous bien, je vous pris, nous en dire plus chère Corrance ou bien madame sa mère.

La mère en question jeta un regard significatif à sa fille qui détourna les yeux. Méa pensa qu’elle lui en voulait pour leur avoir parler. Yann quand à lui en déduis que la maîtresse du logis demandait à sa fille s’il était dans son état normal pour parler de la sorte. L’adolescent commençait à en avoir assez que tous lui reproche sa façon de s’exprimer qui était, soit dit en passant, parfaitement harmonieuse et élégante. Il se força à garder son sourire chaleureux calme dont il avait le secret et tout de suite la méfiance de la mère de famille s’effaça. Son visage gras se tordit dans un rictus qui voulait former un sourire et Yann lui répondit par une inclinaison de la tête. Elle eut encore quelques secondes les yeux dans le vague puis chuchota quelque chose à l’oreille de sa fille. Celle-ci se leva et fouilla dans un coin de la cuisine.

Celle-ci leva un papier avec un air triomphant sur le visage, elle s’approcha de Yann, attendit l’accord de sa mère qui lui adressa d’un signe de tête et le montra à l’adolescent. C’était la déclaration dont avait parlé Corrance, la lettre d’allure officielle. Méa se rapprocha et les deux amis parcoururent les différentes lois qui s’appliquaient désormais. Les deux visages se fermèrent, il n’y avait pas de famine dans le pays et pourtant, les mesures que prenait le nouveau dios étaient très austère. Ainsi, les impôts pour les familles de commerçant augmentaient considérablement, des tribus pour les paysans avaient été crées, ils devaient maintenant donner une partie de leur récolte au dios. Les auberges devaient obligatoirement réserver une de leurs plus belles tables au cas où si des soldats devaient faire halte chez eux, et les foyers devaient toujours laisser une place pour un soldat à leur table. La volonté du nouveau dios de tenir son pays d’une main de fer était évidente.
Et terriblement angoissante.

Soudain, le cœur de Yann manqua un battement, aussitôt suivis de celui de Méa. Parmi les différents points, venus de nouvelles lois, qu’il fallait appliqués, chaque famille devait donner un fils de seize cycles minimums pour l’armée impériale et tout jeune homme, entre seize et vingt cycles, trouvé sans escorte serait emmené immédiatement pour l’armée du dios. Les deux amis se regardèrent, l’adolescent n’avait pas encore l’air d’avoir ses 16 cycles, mais ça signifiait qu’il courait un grand danger et il ne pouvait plus retourner dans ses montagnes. Méa lui adressa un regard désolé, que la mère de Corrance n’eut aucun mal à remarquer.
_ Tu vas avoir six cycles, c’est sa ?
_ Oui, répondit Yann, dans six lunes…
_ Il ne te reste donc que deux saisons… Mon fils, Etienne, ça faisait une saison, trois lunes qu’il avait seize cycles. Il était fier de sa majorité, on avait même découvert qu’il avait un peu de Natch dans ses veines… la voix de la mère de cassa. Ils l’ont pris, quand ils sont arrivés, ces maudits soldats, ils l’ont chopé alors que Corrance le cachait dans les cuisines.
_ Et le père, demanda Yann ?
_ Ils l’ont pris aussi, il a gueulé de l’prendre à la place d’Ety… Les soldats ont ris, de leur rire supérieur, et ils ont dit d’accord. Mon pauv’e vieux n’a rien vu v’nir. Ils l’ont embarqué, et son fils s’est r’trouvé à côté de lui dans leur charrette. Un convoi est parti pour la capitale. Foutu capitale d’ailleurs. Okapi qu’elle s’appelle. Mais personne ne sait où elle se trouve.
La mère ne tint pas plus longtemps, elle éclata en sanglot. Méa se leva et posa sa main sur l’épaule de la pauvre femme. Celle-ci releva son visage gras et mouillé. L’adolescente au visage dur réussit à relevé les coins de ses lèvres, formant un début de sourire encourageant, mais sérieux.

La mère voulut continuer, mais sa fille l’intérompit avant même qu’elle ne prononce un seul mot :
_ Laisse Cheyenne, ma mère, mamà, je vais continuer. A chaque fois, qu’ya un nouveau roi, expliqua Corrance, la capitale change d’place, comme sa ya du boulot pour une contrée et le pouvoir n’est pas toujours au même endroit, les vill’geois se sentent concernés et tout et tout. C’une bonne méthode. Quand on sait où elle s’trouve, rajouta-t-elle ironique.
_ Te moque pas d’eux Corrance, chuis sure qu’ils nous entendent, commenta Cheyenne.
_ Merci pour tout, repris Yann, nous n’allons pas plus longtemps vous importunés chères demoiselles, vous avez beaucoup de douleur et de souffrance devant vous. Je le sens, je le sais. Je vous souhaite beaucoup de courage, sachez que « toute tyrannie dépend de la force militaire de son pays, et dès que le peuple en décide autrement, elle ne peut durer éternellement. »
_ Merci, répondirent les deux femmes désespérées.
_ Courage mes amies, répondit Yann.

Méa attrapa l’épaule de son ami avec sa main valide et la serra très brièvement. Les deux se retournèrent, près à sortir, quand Méa eut une idée, Yann remarqua que c’était la première fois que sa voix s’élevée. Elle était froide, tremblante, totalement opposé à la sienne :
_ S’cusez moi m’dâmes… Vous auriez pas une sortie plus discrète. J’ai pas l’courage d’affronter ces gars la tête haute.
Corrance et Cheyenne échangèrent un regard d’entente commune, et la jeune fille murmura :
_ J’peux p’tre faire mieux.

Sur ces paroles étranges, elle quitta la salle et entra dans la salle à manger. Ils entendirent des voix discrètes, puis Corrance revint avec un grand sourire posés sur ses lèvres.
_ Je vous ai trouvés à tous les deux une porte de sortie.
Elle commença à les emmené dans la salle tout en parlant doucement :
_ Voilà, vous voyez ce groupe de voyageur, ce sont des grands voyageurs. J’ai des amis là-bas, je suis partie en tournée avec eux quand j’avais votre âge… son regard se troubla, en proie à ses souvenirs, mais ça fais longtemps tout sa.
_ S’avez quel âge z’vous plais ? l’interrompit Méa.
_ J’aurais bientôt vingt-cinq cycles déjà… Mais c’est pas sa l’blèm. Ch’ais que d’puis toujours, ils voyagent dans les quatre coins du pays, n’hésitant pas à filtrer tranquil’ avec l’illégalité. Ils sont arrivés un jour après les soldats, et ils s’doutent de beaucoup d’choses. Ch’ais pas tout en détail, mais si vous v’lez rester discret, c’sont eux les mieux placés. Ils pourront vous fournir des papiers officiels, et tuti quanti en restant discretos. Allez les petios, j’vous ais déjà présenter reste plus qu’a aller dire b’jour.
Corrance les poussa gentillement en avant, et les deux amis, pas trop rassurés s’approchèrent du groupe de voyageur qu’ils savaient maintenant être des commerçants.

_ Salut les gars, commença difficilement Méa.
_ Bonjours à vous, nobles voyageurs, nous sommes mon amie et moi-même dans une mauvaise posture, et cette très chère demoiselle ici présente, Yann montra Corrance qui rougit, nous a proposez de vous rejoindre. Nous n’avons ni foyer, ni quêtes pour diriger nos vies, et, Yann baissa la voix, du fait de mon âge, je pourrais me faire enlevé pour rejoindre une armée dont je ne veux point faire parti.
Sa présentation fut reçue par un long silence à la table, constamment troublé par le vacarme des soldats. Une expression surprise et parfois perdue s’exprimait sur les visages des voyageurs.
_ S’il vous plaît, demanda Méa ?

Pendant leur échange muet de regards déconcertés, elle détailla les personnes présentes. Ils étaient au nombre de cinq, ils étaient tous d’origine différent à en juger de leur tenue diverses et variés. Ils les regardaient tous d’un air confus, l’un d’entre eux se gratta la tête. Seul un se tenait en retrait, le dos appuyé contre sa chaise. Les regards des voyageurs se tournaient régulièrement vers lui, comme s’ils attendaient son jugement. Soudain, celui-ci se rapprocha. Il posa doucement ses coudes sur la table. Il avait la peau basanée, le crane rasé, et une petite barbiche noire. Il portait un manteau en tissu épais avec une capuche qu’il n’avait pas mise. Il avait la tête baissée et ses yeux étaient cachés par ses cheveux châtains foncés. Il regarda derrière lui et Méa en fit autant. Elle remarqua la présence de l’homme en noir au fond qui semblait entendre tout ce qu’ils disaient. Le voyageur au crane rasé se retourna et releva la tête. Méa eut un choc, ses yeux étaient blancs.
Entièrement blanc.

Méa ne recula pas, ne bougea pas la moindre parcelle de son corps, tandis que Yann camouflait un geste de recul. Elle ressentait la blessure de l’homme d’une façon qu’elle n’arrivait pas à définir. Elle lui demanda doucement :
_ Qui estes vous ?
_ Là n’est pas la question, dit-il d’une voix profonde. Mais qui vous estes tous les deux, pour demander notre aide.
_ Nous sommes deux amis égarés qui s’insurgent contre la tyrannie. Je cite mon auteur préféré : « toute tyrannie dépend de la force de son pays, mais dès que le peuple décide de se rebellé, celle-ci ne peut s’éternisée ».
Méa comprit aussitôt de quel auteur Yann parlait, cette phrase devait être tirée des enseignements du bon lygat ! L’adolescente prit peur, son ami ne parlait jamais avec des phrases personnelles ? Sa conduite était-elle toujours dictée par une force supérieure, par des proverbes appris par cœur ? Jamais elle n’aurait crut qu’un simple phrase puisse avoir autan d’effet. Comme pour confirmer sa pensée, l’homme à la peau basanée, qui devait être le chef, se pencha un peu plus en avant.
D’un air suspicieux.

La tension augmenta d’un cran. Méa sentit les battements de son cœur, comme ceux des autres voyageurs palpités plus vite. Pourtant l’homme et l’adolescent ne semblait pas être touchés par le froid commun aux autres. Ils affichaient tout deux une même expression calme et assurée, impertinente au besoin :
_ Où as-tu appris cette si belle tournure ? souffla son interlocuteur.
_ Là n’est pas la question, répondit Yann de sa voix calme et posée. Mais qui vous estes pour ne pas accorder d’aide à deux adolescents égarés.
Méa sentit l’homme aux yeux blancs se tendre, il ouvrit la bouche, puis la referma en affichant un sourire en coin.
_ Très bien déclara-t-il, vous pouvez venir avec nous. Nous partons ce soir. Vous avez de l’argent ?
_ Oui bien sur, répondit Yann.
_ Alors, allez vous achetez des chevaux, on les attachera à l’attelage. Rendez vous devant cette auberge à minuit pile. Et soyez à l’heure sinon, nous partirons sans vous.

Pour faire diversion, Méa dit à voix normale :
_ Merci pour tout, ce n’est pas grave que vous n’avez pas pu nous renseigner. De toute manière cette foutue capitale est si bien caché que personne ne auras la trouvée.
_ Bien parlé petite ! s’écria un soldat ivre. Tournée générale pour tout le monde.
Dans le chahut et le brouhaha, les deux amis s’éclipsèrent en douce pour trouver des chevaux comme le leur avait conseillé le voyageur. Avant de quitter la salle, Méa jeta un regard vers l’homme en noir, mais elle remarqua en frissonnant qu’il n’était plus là. Mais, elle préféra mettre de côté ses pensées obscures et profita des quelques heures de tranquillité qu’ils avaient. Ils déambulèrent dans le petit village sans rien trouver lorsqu’ils arrivèrent à la sortie de la ville. Ils regardèrent en face d’eux. Après la dernière maison, il n’y avait plus rien.
Un véritable désert.

Mais avant, il y avait cette une grande cour, clôturée par des barrières en bois. Méa apercevait un genre de ferme au bout. Elle s’arrêta, l’adolescente sentait qu’il y avait quelque chose pour elle là-bas. Yann à côté d’elle allait lui demander ce qu’elle faisait. Mais un hennissement l’interrompit dans ses pensées.
_ C’est ici qu’on va acheter nos chevaux, murmura Méa d’un air engourdi.
Ils traversèrent la cour et arrivèrent sur le palier de l’établissement. Tout avait l’air fermé. Mais aussitôt qu’ils frappèrent à la porte, un grand gaillard leur ouvrit. Il les regarda de la tête aux pieds et Yann demanda :
_ Nous voudrions deux chevaux s’il vous plait, monsieur.
Aussitôt le visage de l’homme s’éblouît, il retira son chapeau et d’une voix qu’il voulait galante dit :
_ Mais bien sur les petiots, pas de problème.

Il poussa la grande porte de sa ferme. Et ils entrèrent dans une grande écurie, et passèrent tous les deux devant les stalles un à un. Méa refusait aussitôt, Yann posait des questions sur les aptitudes de chacun. Soudain, ils arrivèrent devant un jeune cheval, l’œil vif, il était de couleur beige avec des petits traits blancs et noirs horizontaux, il avait également une tache noire sur l’œil gauche et une tache blanche sur l’œil droit. Ce fut le coup de cœur de Yann, c’était un male et il le nomma immédiatement Eclair. Il laissa Méa faire son choix tandis que la femme du vendeur venait vers eux pour le paiement.

Méa eut plus de mal à choisir le sien. Les chevaux lui apparaissaient tous comme étranger. Elle ne trouvait pas celui-ci qui n’avait pas terrorisé lorsqu’elle s’approchait de leur stalle. Elle avait finit le tour des chevaux disponibles et le vendeur lui dit :
_ C’est étrange, jamais ils n’avaient fait sa. Ma p’tite dame, j’vous déconseille d’en prendre un ici, car vous n’arriverez jamais à tenir dessus sans qu’ils s’enfuient.
_ Vous n’en avez pas d’autres ?
_ Non je suis désol… le vendeur remit en place le chapeau qu’il avait sur la tête. Quoi que, il reste toujours l’autre, peut-être qu’il vous conviendra.

Il était dans une stalle à part, plus grande que les autres, et tournait en rond en hennissant de temps en temps comme un fou.
_ Je peux savoir pourquoi il est mis ainsi à part ? demanda Méa, aussitôt irritée.
_ Ah, c’est parce que ce cheval est… Pas comme les autres. Voyez par vous-même. Il bouge tout le temps, il hennit sur tous les clients qui passent, même avec moi. Je l’ai récupéré il y a une grosse semaine, il était devant mon écurie et j’avais beau le pousser, le fouetter, envoyer les chiens, rien n’y f’sait, il restait là. J’ai décidé d’le mettre à l’intérieur et depuis il hennit tout le temps. J’en peux plus, il fait fuir les clients, déjà qu’ils n’étaient pas nombreux…
Méa se sentit soudainement bizarre, comme prise dans une langueur douce et agréable. Les sons devinrent distants, sa vision se troubla légèrement.
Distante.

Ils se trouvaient à une dizaine de mètre de la bête. Elle était plus grande que les autres chevaux, et sa robe était de couleur grise. La lune l’illumina un instant et elle brilla d’une couleur argenté. Sa crinière de couleur gris-argenté elle aussi lui tombait dans tous les sens. Méa sursauta, à l’avant, la pauvre bête n’avait qu’une seule pate. Elle remarqua aussi qu’elle n’était pas très bien entretenue : elle pouvait voir de vieilles cicatrices qui n’avaient pas cicatrisées.
_ C’est un male ou une femelle ? se renseigna Méa.
_ Un male, lui répondit le vendeur.
Méa commença à s’avancer puis se retourna :
_ Vous ne v’nez pas ?
_ Non, je veux pas lui faire peur, il est d’jà assez fou comme sa et…
Il jeta à coup d’œil à l’unique jambe à l’avant de l’animal.
Dégouté.

Méa haussa des épaules et commença à marcher doucement, comme si un sixième sens l’appelait. Elle se mit en position d’attaque furtive, les jambes légèrement pliées, le corps baissé en avant, les mains écartées, le regard fixé sur sa cible. Le cheval ne se rendit pas tout de suite compte de sa présence et lorsqu’il la remarqua, il s’arrêta net. En face d’elle, la tête droite, le corps droit lui aussi. Il ne bougeait pas un muscle. Méa aussi s’était arrêtée, les muscles tendus. Le vendeur assistait à un bien étrange spectacle. Il regardait en tenant son chapeau dans ses deux mains et en se balançant de droite à gauche. Il semblait un peu tendu. Mais ni la jeune fille, ni le cheval ne remarquèrent quoi que ce soit. Ils se regardaient dans les yeux. Méa était encore légèrement courbée. Elle se releva doucement, sans quitter une seconde la bête des yeux. Et enfin, elle fut droite, la tête haute. Le cheval la fixait toujours aussi intensément, il leva la tête légèrement, d’un air de défi et de curiosité. Méa fit un pas, puis un autre, elle se trouvait à un mètre du cheval puis à cinquante centimètre.
Elle s’arrêta.

Le vendeur cria :
_ Alors ?
Méa ne se retourna pas, elle n’entendit même pas ses paroles. Seul restait le cheval et elle. Elle semblait plonger dans les yeux noir du cheval, se perdre dans l’immensité que cachait ses longs cils. Elle leva lentement la main droite, la tension semblait arriver à son comble. Et d’un geste plein de finesse, de tendresse et d’affection elle caressa son front. Elle descendit, en suivant des yeux son geste, jusqu’a sa bouche et remarqua avec stupeur qu’il n’avait pas de naseaux. Il y avait une fissure verticale sur sa bouche. Elle retira sa main, regarda de nouveau le cheval dans les yeux. Elle recommença son geste une seconde fois. De l’autre main, dans des mouvements pleins de souplesses, elle ouvrit la stalle sans entendre les menaces du vendeur. Le cheval dressa les oreilles et hennit une fois. Il voulut partir mais Méa était là, devant la porte. Il se calma aussitôt qu’il plongea son regard dans ses yeux bleu-marine. Méa s’approcha et referma la porte derrière elle. Le vendeur murmura entre ses dents :
_ Mais c’est de la folie, ce cheval est fou, il a été amputé ! Le malheur va s’abattre sur vous !

C’est déjà fait, pensa Méa sans répondre. Par chance le vendeur était trop tétanisé par la peur pour tenter quoi que se soit et l’adolescente put rester avec le cheval aussi longtemps qu’elle le désirait. Elle passa à côté de lui tout en caressant son flanc du plat de la main. Il ne bougeait pas, c’était comme si le contact avec sa paume l’apaisait, le calmait. Méa le prit par la bride et retourna vers la porte. Elle l’ouvrit et fit un pas en avant, un deuxième, puis un troisième. Si bien qu’elle fut très vite en dehors de la stalle. Et elle fut étonnée par l’agilité du cheval malgré son infirmité. Elle se retourna et le regarda dans les yeux. Elle marcha encore quelques mètres et il lui emboîta facilement le pas, comme s’il avait fait sa toute sa vie. Ils arrivèrent tout deux au vendeur qui lui donna le cheval pour très peu tellement il voulait s’en débarrassé.

Et il regarda cet étrange couple rejoindre le jeune homme sans la cour d’un regard réprobateur. Méa revit donc Yann qui avait acheté Eclair entre-temps. Quand il vit Méa avancer sans tenir son cheval, seulement en lui touchant l’encolure, il prit un peu peur :
_ Wow, tout doux. Tiens le, sa me rassureras.
_ Non, t’inquiète. Il restera calme tant que ch’rais là.
Soudain, la lune perça les nuages et sa robe brilla d’une couleur incroyable, magique.
_ Hé, bé, c’est un super beau cheval que t’as trouvé !
_ Merci, je te présente… Torrens.
Comme s’il aimait son nouveau nom, le cheval hennit à nouveau. Mais son hennissement semblait joyeux. Ce n’était plus le hennissement de cheval fou qu’il faisait dans l’écurie de son ancien maître. Il semblait avoir trouvé sa voix, et sa voie serait désormais celle de sa nouvelle maîtresse.
Pour la vie.

Il leur restait encore du temps à passer avant le rendez-vous et ils déambulèrent dans la ville. Ils laissèrent les chevaux à l’entrée, dans l’écurie du vendeur, le temps de quelques heures. La séparation entre Eclair et Yann fut plutôt facile tandis que Torrens eut vraiment du mal à laisser partir Méa. Elle dut lui parler à l’oreille pendant plusieurs minutes avant qu’il accepte de rester calme quelques heures en attendant son retour. Méa espérait qu’il sympathiserait au moins avec Eclair histoire que quand ils seront dans l’attelage, il ne fasse pas trop le fou et garde le control de lui-même. Les deux amis parlèrent de leurs chevaux, du monde en général.

Ainsi, Yann découvrit à travers les paroles de Méa la complexité et la beauté sauvage des forêts et des déserts. Tandis que Méa appris comment se passait la vie en ville, le va-et-vient de ses habitants, car Kymo et elle avait vécut à l’écart du monde, dans les campagnes, jamais dans des grandes villes. Elle était émerveillée par la civilisation. Chaqu’un avait un rôle qu’il jouait pour maintenir une vie agréable en société. Et tout ce beau monde vivait en parfaite harmonie tant que chaqu’un respectait le rôle qu’il s’est attribué. Sur le principe, la civilisation était une bonne chose, mais il existe toujours dans chaque ville ceux qui vont essayer d’abuser des braves gens qui essayent respecter la règle, c’était pour ça que Méa n’aimait pas les grandes villes. Parce que plus la ville est grande et importante, plus il y a de personnes malhonnêtes et plus les abus sont énormes. C’était principalement pour ses raisons que Méa n’aimait pas les villes en général. Enfin…
Sauf les petits villages, où tous les habitants jouent le jeu.

Enfin, leurs pas les menèrent jusqu'à l’endroit où ils avaient laissé leur cheval et lorsqu’Eclair et Torrens aperçurent leur maître, ils hennirent d’un même cri de joie. Méa était soulagée, l’amputé ne semblait pas avoir trop souffert de son absence et en prime il semblait bien s’entendre avec Eclair. Yann gratifia le cheval beige d’une belle et grande accolade. Il caressa son encolure tandis que Méa s’approchait de Torrens. Celui-ci la regarda encore différemment. C’était un regard plus profond, plus posé, une intelligence qu’elle n’avait pas encore remarqué. Il fit un pas vers elle et c’est Méa qui se jeta contre son encolure.
_ Ah, tu m’as manquée !
Torrens baissa sa tête contre elle.
Comme pour lui répondre…

Il devait être prés de minuit et la petite troupe marcha à travers les ruelles pavées. Enfin, ils arrivèrent devant l’auberge et Méa remarqua que son nom était : « au chien mouillé ». Elle ria intérieurement et ne chercha pas à comprendre pourquoi. Enfin, ils regardèrent autour d’eux aucun signe des voyageurs. Puis ils entendirent des bruits et en avançant un peu, à l’entrée nord de la ville, ils trouvèrent l’attelage. Jamais Méa, ni Yann n’avait vu un aussi grand assemblement. Beaucoup de personnes se bousculaient dans les préparatifs, les tables étaient rangés, les produits également, l’argent compté. Sa hennissait, parlait, criait, poussait dans un grand raffut mais parfaitement organiser.

Méa et Yann s’avancèrent timidement parmi tout ce monde qui s’agitait autour d’eux. Ils comptèrent quatre charrettes dont une vide et un chariot, au début de la longue file. Yann reconnut deux personnes du groupe qui les avaient rencontrés et ils leur adressèrent un signe de bienvenue avant de reprendre leur travail. Aucun des deux amis n’auraient put dire le nombre de personnes qui travaillaient ici, ni le nombre de chevaux, en plus des deux chevaux réglementaire qui tirait les charrettes et le chariot, les deux adolescents se doutaient qu’il devait y avoir des animaux en plus, pour ménager les bêtes et pour porter le reste des commerçants.

Les deux amis marchèrent au milieu de tout ce monde en cherchant celui qui les avait invités à se joindre à ce groupe. Enfin, après avoir fait plusieurs tours sans y parvenir, ils arrivèrent de nouveaux au premier chariot qui était en fait une petite roulotte, ils allaient faire demi-tour lorsqu’une voix les appela :
_ Vous estes les deux du chien mouillé ?
Méa qui avait comprit avant Yann l’allusion se retourna et dit :
_ Oui c’est nous.
Yann, fit de même que Méa et reconnu l’homme à la peau basané et la barbiche noir du groupe de tout à l’heure avec un de ses membres. C’était visiblement le chef qui les avait interpellés.
_ Bien. Karl, occupe-toi de ces chevaux, déclara l’homme aux yeux blancs au membre du groupe en question.
_ Mes amis, continua-t-il en s’adressant aux deux adolescents, bienvenus dans la Caravane.

7[fanfic] titre = ??? Empty Re: [fanfic] titre = ??? Sam 25 Fév - 22:32

Risaout

Risaout

Cinquième chapitre : Le départ.

L’homme aux yeux blancs regardait un point fixe, perdu vers l’horizon, le cœur de Méa se serra. Une pointe d’amertume la toucha. Cet homme ne rêverait jamais les couleurs de la vie. Méa sentit une pointe d’amertume dans son cœur. Elle rassura Torrens difficilement qui ne fit pas de caprice. Yann regarda les raves bêtes partir avec un sourire satisfait. Il sentait qu’il avait fait un bon choix. Ils n’avaient pas la même complicité que Méa avait avec le sien, mais il l’aimait beaucoup et savait que la complicité viendrait avec le temps. Où au moins il l’espérait. Méa entra dans la roulotte suivie Yann avec une lueur d’appréhension.
De terreur.

L’intérieur de la roulotte était sombre. Les deux amis mirent une longue minute à s’habituée à la pénombre. La pièce, jugea Méa, devait mesurer deux mètres de large sur quatre mètre de long. A l’avant, de la peau tendue séparait l’intérieur de la place du conducteur. Il devait conduire lui-même sa roulotte. Puis elle se mordit la langue, se rendant compte de son erreur. Comment pouvait-il conduire s’il était aveugle ? Juste à droite de la peau tendue, un matelas fait de laine de mouton couvert d’un tissu noir. Il y avait, chose étrange, la place pour une petite table qui ainsi qu’une chaise. Le chef s’approcha des objets les mains en avant.
A tâtons.

Il chercha la chaise, la trouva, et la plaça en face de ce qui lui servait de lui. Il le désigna des doigts sans un mot. Les deux adolescents s’y installèrent, Méa à gauche, et Yann à droite, près de la peau tendue. Il regardait un point fixe entre les deux amis. L’adolescente se sentit très vite mal à l’aise. Et Yann, visiblement dans le même état qu’elle, n’arrêtait pas de se tortillé. Elle attendait que leur hôte prenne la parole, mais il semblait attendre quelque chose. Puis soudain, elle comprit ce qu’il voulait, un rire triste tortura son esprit : cet homme attendait juste une remarque de leur part spécifiant qu’ils étaient bien installé, et ne pouvant le vérifier par la vue…

_ Vous estes le chef de la Caravane, n’est ce pas ? demanda Méa.
Il la regarda sans la voir et dit d’une voix grave, pleine de charisme :
_ Oui, jeune fille excellente déduction.
_ Et que faisons nous, ici présent, dans ces lieux ? s’inquiéta Yann
_ Mes amis, j’ aimerais simplement en savoir plus sur les personnes que j’emmène avec moi. Voyez-vous, les temps sont durs, sinon nous ne nous serions jamais rencontrés, mais une seule question me démange l’esprit.
Il se pencha en avant :
_ Pourquoi ne pas faire appel à vos parents plutôt qu’a nous ?
Méa ouvrit la bouche, de nature à remballer rapidement avec sa langue de vipère. Mais aucune phrase acérée ne vint à son esprit. Yann esquissa un petit sourire posé et répliqua d’une voix toujours aussi calme :
_ Tout homme bien constitué a un secret qu’il veut dissimuler.

Encore une ! Méa n’en doutait pas une seconde maintenant ! Cette phrase était tirée de « l’enseignement du bon lygat » ! Ce livre de règles devait vraiment être important pour avoir autant d’influence sur la vie de Yann… Le chef de la Caravane prit le temps de peser la phrase. Elle n’était pas anodine, et il sentait que le petit savait peut-être des choses, à son insu probablement, qui pourrait leur être utile. La présence des deux adolescents dans sa Caravane prit soudain une nouvelle tournure, très intéressante.
Nouvelle et pleine d’espoir.
_ Et tu as parfaitement raison, mais je ne pense pas trop demander qu’un simple nom ?
Yann se sentit brusquement mal à l’aise, le chef venait tourner très légèrement la tête vers lui, et ses yeux blancs démesurément ouvert, figés dans un repos blanchâtre semblaient le dévisagés. Mais il se rassura de son mieux en se disant qu’il ne pouvait pas le voir.
_ Un nom… Admettons… déclara-t-il sans conviction. Je m’ap…
_ Le votre d’abords, l’interrompit Méa toujours aussi suspicieuse.
_ Je pense que vous me demandez un peu trop jeune fille, je suis et je reste tout de même le plus âgé dans cette histoire, et puis il y a un vieux diction qui dit les femmes et les enfants d’abords, il me semble, non ?

Yann sentit, sans savoir vraiment pourquoi, une sorte d’ironie dans cette phrase. Il la rangea dans un coin de sa tête, au cas où. Méa, qui était très vite perdue quand des personnes parlaient avec des phrases symboliques, regarda son ami qui hocha de la tête. L’adolescente lui lança un dernier regard et elle se lança :
_ Je m’appelle Méa.
_ Et je me nomme de mon prénom Yann.
_ Bien mes chers enfants, Méa, Yann…
Méa et Yann serrèrent les dents, ils avaient peur d’être en train de se faire rouler, chose qu’ils n’accepteraient pas. L’homme qui sentait la tension s’élevée, déclara en levant la tête :
_ Patience jeune demoiselle, mon nom ne devrait pas vous être inconnu monsieur Yann.

Méa le regarda de travers en levant un sourcil. Yann le regarda dans les yeux en le détaillant très précisément. Mis à part ses yeux, il n’avait pas de cheveux, mais une petite barbe taillée en carrée, noire. La peau légèrement bronzée, il était grand, avantage pour un chef et sur de lui. Bien que ce ressentiment était contrasté par une musculature que Yann aurait crut plus développée. Il se doutait que son cercle de confiance devait être très étroit ; seuls ses amis intimes devaient avoir une influence quelconque sur lui. Plus qu’un chef, il semblait avoir quelque chose de doux, posé.
Mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus…

Yann hocha de la tête doucement, sans quitter des yeux l’homme en face de lui, sans que celui-ci ne le voie. Il réfléchit encore quelques instants. La Caravane… Ce nom ne lui était pas inconnu…
_ Je me souviens d’avoir ouïe dire d’un groupe de commerçant plus ou moins prohibé nommé la Caravane. Son chef, un personnage mystérieux, est presque devenu cabalistique dans certain village mitoyen du mien. Il est facilement reconnaissable à sa pathologie qui lui a occis la vue.
Méa regarda Yann de travers, il repartait dans son délire bizarre… Et puis… Comment il savait ça lui ?
Mais c’était qui ce type ?


_ Quelles sont tes conclusions ? demanda l’homme.
_ Je pense que vous estes Zeph, chef incontesté et incontestable de la Caravane. Les notre avions perdu votre trace mon ami.
_ Nous nous connaissons ? demanda le dénommé Zeph d’une voix à peine troublée.
_ A mon humble avis, nous nous sommes déjà aperçus. Aussi, je ne me suis pas présenté dignement, et je vous pris de bien vouloir m’absoudre de cette faute qui me porte préjudice. De fait, je réitère mes propos. Me voici devant vous, et je me nome bien Yann. Je suis issu du petit village des aigles de la montagne des morts, dans la région des hauts plateaux.
_ Mais bien sur la tribu des aigles ! le dénommé Zeph se frappa le visage. J’y passais très souvent. Je connais un peu les tribus des montagnes, leurs principes m’intéressent… Mais…
_ Ca vous dis vous décidez de causer en français les gens… Je capish que dal là !
Yann la regarda de travers, puis déclara solennellement :
_Pourriez-vous avoir l’amabilité d’expliquer de façon précise et éloquente votre langage cabalistique ?

Méa entra dans une fureur noire, son poing droit se serra près à décrocher une droite à ce petit con qui la provoquait et… Elle croisa le regard… Les yeux vert de Yann riaient à n’en plus finir. Quand sa colère fit place à l’étonnement son ami ne put résister plus longtemps et explosa de rire. Aussitôt la tension retomba et la jeune femme fit la moue. Zeph, qui avait suivis discrètement l’échange grâce à ses oreilles affichaient un petit sourire discret, heureux de voir que ses nouveaux invités avaient un certain sens de l’humour.
Chose rare en l’état actuel de la situation…

Yann eut beaucoup de mal à se calmé et ce fut le regard appuyé de Méa qui réussit à le contenir plus ou moins. Pendant qu’il tentait de retrouver son souffre, son amie fixa sans se gênée leur hôte. Une question lui tenaillait les trippes, mais elle n’osait pas la posée, de peur de paraitre très impolie. Pourtant, au grand étonnement de Méa :
_ Je sends que mes yeux te travaillent, déclara-t-il franchement.
_ Je… Oui… Mais comment…
_ Avez-vous découvert, sa ?
_ Je…
_ Non ne t’excuse pas, à chaque fois que je rencontre une personne, je sais toujours que mes yeux vont déranger. En fonction de l’attitude et avec surtout beaucoup de chance, je sais si ces personnes sont en retrait ou si elles veulent en savoir plus. Peut-être que je ne vois pas, mais j’entends on ne peut mieux. Chaque bruissement de tissu, chaque mouvement produit un son et en fonction de sa fréquence et de son volume, je parviens à me visualiser tous ce qui se passe. Ca a tout de même des désavantages, je ne peux pas organiser la résistance comme je l’espérais. Je suis obligé de me contenter de porter les nouvelles sans vraiment agir avec des actes concrets. Et je t’avoue que c’est très frustrant. Mais pour l’heure je cherche à découvrir le pourquoi du comment, car les gens aujourd’hui ne fond rien si on se contente de leur dire que « ce régime n’est pas pour vous ». C’est trop simple. Car ceux qui en tirent avantage sauront toujours comment faire taire ceux qui n’en tirent aucun profil.

Yann hocha de la tête, comme en parfait accord avec les paroles de Zeph. Il poursuivit :
_ Il faut venir les voir avec des preuves incontestable et un plan d’attaque précis sinon, les gens ne font rien, c’est trop facile aujourd’hui de se laisser faire, d’attendre la mort sans se plaindre. Mais je m’égare dans mes pensées. Il vous faut dormir. Les chevaux que vous avez achetés marcherons à côté de vous et servirons lorsque vous ne dormiraient pas.
Les deux adolescents le regardèrent sans comprendre. Il allait poursuivre quand Méa l’interrompit :
_ Et va pionc… Dormir où en fait?
_ Ha oui, bien sur. Je vous explique. Il y a une charrette réservée aux dormeurs, qui fait partie de la Caravane, et fait sa performance. Ainsi, pendant les longs voyages, les membres de la notre communauté peuvent ainsi se régénérés. Pour mieux vous intégrés vous devrez jouer le rôle d’apprentis commerçants, votre arrivée est ainsi expliquée et personne en se pose de question. Et puis, entre nous, les gens achètent plus facilement devant deux magnifiques frimousses comme les vôtres, ajouta-t-il avec un clin d’œil.
Joyeuse compagnie.
_ Zeph ? demanda Yann.
_ Ah oui, j’allais oublier, je pense qu’il serait peut-être nécessaire de vous prendre des surnoms. Au cas où l’on vous interrogeait, vos papiers seront à ce surnom. Comme sa, personne ne pourra faire le rapprochement avec les vies, dont je ne veux pas entendre parler, que vous aviez avant. Un surnom peut toujours être utile. Prenez par exemple, le mien, est Xef.
_ Vous n’avez pas cherché trop loin, fit remarquer Yann.
_ Oui, mais tous le monde s’y trompe alors pourquoi est ce que je me casserais la tête à apprendre un surnom compliqué, si je peux en prendre un qui seras quasiment le même et dont personne ne se rendra compte de la similitude ?
Zeph haussa un sourcil et Yann hocha doucement de la tête.
Astucieux.

_ Et on fera la même chose pour vous.
_ C'est-à-dire, demanda Méa ?
_ Vous ma chère, vous serez … Léa. C’est bon pour vous ?
_ Parfait monsieur.
_ Oh je vous en pris appelez moi Zeph.
Il avait prit un air galant très gentlemen et Méa eut un sourire charmeur. Yann toussota et demanda :
_ Et pour moi ?
_ Toi… Sa sera… Allan.
_ Je n’aime pas trop ce prénom, tenta Yann.
_ Est ce que je t’ai dis que tu avais le choix ? répondit Zeph au tac au tac.
_ Mais…
_ Il n’y a pas de mais qui tienne !
Méa pouffa dans son coin tandis que Yann faisait la moue.
Déçu.

_ Donc, repris Zeph, vous estes Léa et Allan deux amis d’enfance, orphelins, qui ne se sont plus jamais quittés depuis que vous vous estes retrouvé dans la même famille d’accueil. Vous avez fuit car cette famille vous maltraitait, là vous pourrez broder, et puis je vous aie recueillit pour un travail à plein temps. Alors sachez que pour la forme, nous ne serons pas forcément gentils. Mais je tacherais que vous puissiez rester ensemble. Tenez voici de fausses plaques d’identité, il tendit devant lui, dans le vide, les deux tablettes d’or sculptées avec le sceau du nouveau roi. Elles sont conformes aux toutes nouvelles règles. Gardez les toujours avec vous, c’est trop important.
_ Merci beaucoup ! répondirent à l’unisson les deux amis tout en se saisissant des précieux colliers.
_ Bien, on dirait que vous avez parfaitement comprit votre rôle. Et n’oubliez pas, lors des vente, soyez polit en gentil, le plus mignon du monde, d’accord ?
_ Bien entendu, déclara Méa.
_ C’est évident, compléta Yann.

Soudain, l’épaule de Méa l’élança. Elle crispa les dents et Yann se pencha sur elle :
_ C’est ton épaule ?
_ Oui.
_ Auriez vous oublier de me mentionner quelque chose ? demanda Zeph d’un air suspicieux.
_ Voilà, commença Yann, il y a eut…
_ Un problème, finit Méa.
_ Une mésaventure, elle a été attaquée par…
_ Des chiens ! s’exclama Méa.
_ De gros chiens, confirma Yann en mimant la taille des molosses. Les crocs se sont plantés non pas dans l’épaule, mais juste en dessous. Le muscle à été déchiré, et un tendon à été sectionné, d’où le bandage sur toute l’épaule
_ Hum… murmura Zeph, c’est pas super ça, nous devons bien avoir quelqu’un qui a des rudiments en médecine parmi nous. Mais je crains fort que tu ne puisses pas monter pendant quelques jours, le temps que les tissus se rétablissent. Depuis combien de jour a-t-elle ça ?
_ Elle, dit Méa en appuyant sur ce mot, est dans cet état lamentable depuis deux jours.

Zeph hocha de la tête :
_ Bien, tu resteras dans la charrette, à côté du conducteur ou tu resteras avec moi si tu t’ennui vraiment. Enfin, quand tout ceci aura cicatrisé, tu pourras monter, mais jamais seule jusqu'à nouvel ordre. Toi Yann, tu es valide, tu pourras monter Eclair après que tu te sois reposé.
_ Merci infiniment pour tout, répondit-il en regardant à nouveau sa plaquette dorée.
Zeph réfléchit, ils avaient besoin de ne pas s’attirer les foudres des autres commerçants :
_ Je vais vous rendre intouchable, en disant que vous estes toi Yann, mon neveu et Méa, ma nièce.
_ Pour de vrai ? demanda Yann.
_ Non, seulement pour les autres.
_ Oh…
Yann eut l’air un peu déçut. Zeph sembla le sentir car il ajouta :
_ Je ne veux pas vous rendre dépendant de moi, car je ne suis qu’une escale lors de votre long voyage.

Ils se quittèrent sur ces sages paroles et un des amis de Zeph, le dénommé Karl si les souvenirs de Yann étaient exacts, les conduisit jusqu'à une charrette, elle était au milieu du convois et Torrens et Eclair était déjà attelé sur le côté. Il y avait déjà quelqu’un qui tenait les rênes et deux personnes dormaient à l’intérieur. Les deux amis montèrent et s’installèrent dans les couvertures qui tapissaient le sol de cette charrette-couchette. Méa caressa l’encolure de Torrens pour le rassuré et lui montrer qu’elle était de retour. Il secoua sa crinière argenté, comme pour marquer son accord. L’adolescente sourit.
_ Léa ?
Elle ne réagit pas, et Yann se mit sur un coude en lui prenant le bras :
_ Léa !
_ Ah oui, excuse moi j’avais oub… J’étais… Ailleurs.
_ Ça va ?
Méa allait lui répondre que oui sa allait, mais elle se rendit compte de son regard interrogateur. Il ne lui demandait pas seulement si elle allait bien, mais aussi si elle arrivait à digérer toutes ces nouvelles informations. Si elle n’était pas dépassée par cette vie qui prenait vraiment un tournent qu’elle n’aurait jamais imaginé.
_ Oui, répondit-elle en souriant, ça va.

Yann lui rendit avec affection son sourire puis il se coucha sur le dos. La charrette était couverte seulement à l’arrière et l’espace à l’abri de la pluie était prit par les deux personnes. L’adolescent contemplait les étoiles.
_ Tu pense que cette aventure durera longtemps ?
_ Je ne sais pas, Allan, je ne sais pas.
_ On va où à ton humble avis ?
Méa se releva sur un coude droit, une mèche brune lui tomba devant l’œil gauche :
_ Pour être honnête avec toi, je ne sais pas du tout. Je… J’espère trouver des réponses à mon passé. A mes parents. A tout.

Elle se recoucha, contemplant les étoiles, la lune inondant son visage de sa clarté mystérieuse.
_ A ma vie aussi, ajouta-t-elle en murmurant.
_ J’espère aussi, poursuivit Yann, que tu trouveras ce que tu cherche. Que les secrets soient enfin dévoilés. Que la vie ne soit plus mensonge et deviennent réalité. Que l’amour domine la guerre et que les hommes fassent la paix.
_ Encore un enseignement du bon lygat, répliqua Méa, exaspérée.
_ Qu’as-tu contre ces maximes, qui sont fort juste par ailleurs.
_ Nan, c’est pas ça, tu comprendrais pas de toute façon.

Un silence gênant s’installa entre eux. Puis l’adolescente s’installa à nouveau sur son coude droit valide.
_ En fait, déclara-t-elle, je pense qu’il vaux mieux penser avec sa tête et son cœur qu’avec des phrases apprises bêtement par cœur.
Yann fit de même en s’installant sur son coude gauche. Il eut un sourire amusé :
_ Et tu me réponds par une rime, une phrase qui évidemment n’est pas dite en improvisation… C’est l’hôpital qui se fou de la charité !
Méa releva un sourcil, sourit, puis se laissa tombée sur le dos en réprimant une grimace. Puis elle se releva en vitesse :
_ Attends deux secondes… Tu as bien dis que je sais plus qui se fou, dit-elle en appuyant sur le mot, de la ch’ais plus quoi ?

_ Hé ! Oh ! Les marmots ! On se calme direct ! Y’en a qui voudraient dormir ici !
Les deux adolescents se regardèrent en se mordant les lèvres près à se tordre de rire. Ils se calmèrent tant bien que mal et Yann se rapprocha de Méa :
_ Oui, murmura-t-il, tu as bien ouïe mes dires. Et je tiens à souligner le fait que je me sois uniquement contenté d’illustrer mes propos par un exemple parlant pour ton esprit…
_ Dis qu’chuis conne aussi, j’te dirais rien !
Yann lui rendit son sourire alors qu’il posait son index tendu devant sa bouche pour lui indiquer de baisser le ton. Elle secoua la tête et le poussa amicalement. Avant de réprimer un cri. L’adolescent retrouva son sérieux et serra les dents.
_ Faut vraiment que tu te passe de ton bras. Je suis désolé.
_ Va, c’est pas grave. J’vais m’y faire ! s’exclama Méa.
Ils entendirent un mouvement derrière eux et une voix visiblement en colère retentit :
_ Bon maintenant vous vous calmez de suite, sinon, je vous jure que vous allez finir le voyage à pied !

Ils se regardèrent en silence et plissèrent les lèvres pour se retenir de rire. Ils s’allongèrent, enfin calmés. La charrette s’ébranla tandis que des cris lançant le départ retentirent. Bientôt, le bruit des roues et les pas des chevaux rythmèrent leurs pensées. Ils se regardèrent une dernière fois, Méa fit un clin d’œil à Yann avant de s’allongée à plat ventre, la tête tournée du côté droit, vers lui, les yeux clos. L’adolescent, le dos contre le plancher de la charrette, n’arrivait pas à détacher ses yeux des étoiles. C’était les même que chez lui. Il regrettait un peu sa maison, son village, ses amis, sa famille.... Sa père, son mère sa sœur.
Kéo, Tatiana et Cléo…

Il ne supportait pas l’idée qu’ils se fassent du souci pour lui et pourtant il ne pouvait pas y échapper. Il se retourna sur le côté. L’esprit torturé et le cœur déchiré entre les deux mondes auquel il s’était attaché. Son univers, ou celui de Méa… Une question à laquelle il répondait facilement grâce à son incapacité de revenir chez lui sans perdre tout ce qu’il a en étant absent. Finalement, la cadence saccadée des chevaux, la fatigue des deux jours à veiller Méa et tout ce qu’il avait appris depuis le combat, eurent raison de lui. Il s’endormit dans un sommeil agité.
Plein de rêves plus étranges les uns que les autres.

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j'ai adoré le premier chapitre, très bien écrit, facile a se faire des images, je vais lire la suite au plus tot! ^^

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